
Régime forestier : le PLQ veut une réforme prévisible et partagée avec les Premières Nations

Alors que le gouvernement du Québec évoque la perte de 30 000 emplois dans le secteur forestier, l’opposition officielle conteste cette estimation et avance des mesures pour soutenir les communautés dépendantes de cette industrie.
La déclaration de François Legault, selon laquelle des dizaines de milliers d’emplois forestiers pourraient disparaître dans les prochaines années, a provoqué une onde de choc dans plusieurs régions de la province. Pour André Fortin, porte-parole libéral en matière de forêts, ce chiffre est non seulement invérifiable, mais irresponsable. « C’est un chiffre tiré d’un chapeau, qui sème l’inquiétude dans des communautés comme celles de la Baie-James », a-t-il affirmé.
La Baie-James abrite plusieurs communautés dont l’économie repose largement sur l’exploitation forestière. Malgré les défis, plusieurs entreprises forestières affichent leur volonté de s’adapter et de survivre. Elles cherchent à développer de nouveaux marchés, mais dénoncent un manque de soutien gouvernemental. « Ces gens veulent rester dans leur village, travailler dans la forêt, pas être redirigés vers des chantiers d’Hydro-Québec », insiste M. Fortin, en référence à la proposition de requalification des travailleurs forestiers avancée par le premier ministre.
Une réforme du régime forestier comme levier de relance
Le Parti libéral du Québec (PLQ) propose une réforme du régime forestier dès la première année d’un éventuel mandat. L’objectif est d’offrir un cadre réglementaire plus stable et prévisible, permettant aux entreprises d’investir et de planifier à long terme : « En Ontario, les entreprises bénéficient de cinq à dix ans de prévisibilité. Au Québec, on parle de quelques mois. Cette instabilité nuit à la compétitivité », déplore le porte-parole.
Selon lui, le contexte commercial défavorable, notamment les droits de douane américains pouvant atteindre 45 %, ne doit pas servir de prétexte à l’inaction. « Le gouvernement doit contrôler ce qu’il peut contrôler, c’est-à-dire le cadre réglementaire québécois », martèle-t-il.
Inclusion des Premières Nations
La réforme envisagée par le PLQ inclurait une gouvernance partagée avec les Premières Nations, notamment les Cris de la Baie-James, qui réclament davantage de contrôle sur les ressources forestières. « L’échec des réformes précédentes s’explique en partie par l’exclusion des communautés autochtones. Il faut les inclure dès le départ », soutient M. Fortin.
Le respect des ententes existantes, telles que la Paix des Braves, constitue un pilier des engagements du Parti libéral du Québec. À titre d’exemple, André Fortin évoque les blocus forestiers en Haute-Mauricie, qui ont entraîné l’arrêt temporaire de certaines usines. Cette crise a donné lieu à un projet pilote de gouvernance locale, mis en place conjointement par les Premières Nations, les entreprises, les coopératives et les municipalités. Selon lui, cette initiative démontre que, lorsque les acteurs du milieu parviennent à une entente, le rôle du gouvernement peut consister à accompagner sans entraver.




