
Compressions à la Sûreté du Québec : Radisson craint une fermeture de son poste de police

L’annonce d’un plan de compressions budgétaires de 10 % à la Sûreté du Québec (SQ) par le ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, le 28 octobre 2025, a provoqué un véritable choc à Radisson.
En effet, la localité — et ses quelque 200 administrés — craint une possible fermeture du poste de police local, alors qu'une telle décision serait lourde de conséquences pour les résidents, les travailleurs et les touristes. Avant toute chose, rappelons que la localité de Radisson accueille l'une des communautés jamésiennes les plus isolées, située à plus de 600 kilomètres de Matagami.
Une inquiétude grandissante pour un territoire immense
Le président de la localité, Sébastien Lebrun, affirme n’avoir reçu aucune information en amont de l’annonce ministérielle à la fin octobre, ce qui a immédiatement alimenté l’inquiétude au sein de la population.
« On ne peut même pas penser à cette idée. Lorsqu’on est dans les bureaux et qu’on voit le poste à Radisson, on ne comprend pas un peu la réalité », avance M. Lebrun, rappelant également que ce bureau de la SQ dessert l’un des plus vastes territoires policiers du Québec.
D'après le président, la fermeture du poste de police à Radisson est une hypothèse inconcevable à ce stade.
Un premier contact rassurant, mais sans confirmation
Alors que la stupeur régnait à Radisson, le ministère de la Sécurité publique est finalement entré en contact avec le représentant de la localité au cours des premiers jours de novembre. Pour Sébastien Lebrun, il s’agit d'un premier geste symbolique, bien qu'aucun engagement clair n’a encore été formulé.
À la suite d'échanges avec plusieurs intervenants régionaux et provinciaux, l'élu affirme avoir pu « fournir les informations démontrant que c’était une décision relevant du côté administratif de la Sûreté du Québec ».
Il se dit aussi rassuré par le soutien démontré à l’Assemblée nationale. Dès le lendemain de cette annonce concernant les compressions budgétaires, un avis de motion a été présenté et rapidement appuyé par l’ensemble des partis politiques québécois, témoignant d’une préoccupation partagée concernant le maintien de ce service public en région éloignée.
Des enjeux de sécurité en territoire isolé
Pour la localité de Radisson, la disparition du poste de police local mettrait directement en danger la population. En entrevue auprès de l'Aurore Info, M. Lebrun s'est exprimé clairement et sans détour : il évoque « une hécatombe au niveau de la sécurité des citoyens », notamment pour les usagers de la route Billy-Diamond, l’unique axe routier entre Matagami et Radisson.
Sans poste de la Sûreté du Québec à proximité, Radisson serait desservie par celui de Matagami… localisé à 621 kilomètres plus au sud. Le délai d’intervention pourrait alors être allongé de près de sept heures, un scénario jugé impensable pour répondre efficacement aux accidents et autres urgences frappant la localité.
Mobilisation cruciale pour la localité et ses occupants
De plus, il était important de mentionner que malgré plusieurs sollicitations, le ministère de la Sécurité publique n'a pas souhaité donner suite aux demandes d’entrevue formulées par l’Aurore Info concernant ce dossier.
« C’est vraiment une question de sécurité des occupants du territoire et des touristes, donc il faut vraiment voir l’importance de ce poste », conclut Sébastien Lebrun.
La localité — désormais en contact avec le ministère — entend continuer de se mobiliser pour préserver son service policier, puisque la protection de la population demeure prioritaire pour le président.




