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Programme de formation pour opérateurs de salles de contrôle minières prévu pour 2026

Hind Dekkar
Projet de formation spécialisée destiné aux techniciennes et techniciens œuvrant dans les salles de contrôle minières
Publié le 26 août 2025 par Hind DekkarDe gauche à droite : François Guay, directeur de la formation continue du Cégep de Thetford — Pascal Larouche, directeur général du complexe minier LaRonde d'Agnico Eagle — Robert Rousseau, directeur général du Cégep de Thetford — Éric Misson, directeur de la formation continue du Cégep de Sept-Îles — Christine Duchesneau, présidente-directrice générale de l’Institut national des mines du Québec — Pierre Dufour, député d’Abitibi-Est — Dany Mercier, directeur général du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et Julien Pierre Arsenault, directeur de la formation continue du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue / Photo : Institut national des mines du Québec (INMQ)


Face à l’évolution rapide des technologies dans l’industrie minière, l’Institut national des mines du Québec (INMQ), en collaboration avec les cégeps de l’Abitibi-Témiscamingue, de Thetford et de Sept-Îles, lance un projet de formation spécialisée destiné aux techniciennes et techniciens œuvrant dans les salles de contrôle minières.

Ce programme répond à une demande pressante du milieu, « plusieurs entreprises minières nous ont exprimé leur inquiétude : il n’existe actuellement aucune formation dédiée aux opérateurs de salles de contrôle », souligne Christine Duchesneau, présidente-directrice générale de l’INMQ. Dans un contexte où les mines modernes, qu’elles soient en exploitation ou en développement, intègrent systématiquement des salles de contrôle pour piloter leurs opérations, une formation qualifiante et reconnue devient essentielle.

Une formation ancrée dans la réalité du terrain

Les salles de contrôle jouent un rôle crucial dans la gestion de la ventilation souterraine, la géolocalisation des travailleurs et le pilotage à distance de véhicules autonomes. Ces technologies sont particulièrement vitales dans les mines nordiques, où les conditions d’exploitation exigent une vigilance constante. « Grâce à ces outils, il est possible de prévenir les accidents avant qu’ils ne surviennent », précise Mme Duchesneau.

Dans le Nord-du-Québec, où les environnements sont souvent extrêmes, chaque décision prise en salle de contrôle peut avoir un impact majeur sur la sécurité des équipes et la continuité des opérations.

Une opportunité de reconversion, d'inclusion et de développement régional

Par ailleurs, le programme repose sur un profil de compétences élaboré par l’INMQ en collaboration avec l’industrie et le milieu éducatif. Il s’adresse à une diversité de potentiels, incluant notamment les étudiants du DEC en technologie minérale, mais aussi les travailleurs issus de secteurs variés, comme la foresterie, susceptibles d’être requalifiés pour occuper des postes en salle de contrôle. Cette approche favorise une plus grande diversité de parcours et de talents dans le secteur minier, « il ouvre également des perspectives aux femmes qui ne souhaitent pas nécessairement travailler sous terre, mais qui désirent contribuer activement à l’industrie », souligne Mme Duchesnau. La salle de contrôle devient ainsi un espace stratégique pour attirer une main-d’œuvre inclusive et qualifiée, capable de gérer des situations complexes avec calme et efficacité.

Le programme prendra la forme d’une attestation d’études collégiales (AEC) de plusieurs centaines d’heures, incluant des stages en entreprise. Il sera développé par le consortium des directions de la formation continue des trois cégeps partenaires. La formation sera dispensée dans ces établissements et éventuellement offerte à distance afin de favoriser l’accessibilité pour les apprenants en région. « La formation devrait être prête au printemps 2026 », précise Mme Duchesneau. Le lancement de la première cohorte est prévu pour l’automne 2026. 

Rappelons que dans des régions comme le Nord-du-Québec, cette initiative pourrait renforcer l’attractivité du secteur minier et offrir de nouvelles perspectives professionnelles aux communautés locales. Le lancement de la première cohorte marquera une occasion unique pour les régions nordiques de consolider leur rôle stratégique dans l’économie du Québec.