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La Baie-James dévoile son héritage : une première Semaine du patrimoine pour unir mémoire et territoire

Hind Dekkar
Évacuateur de crues, barrage LG-2, 1979
Publié le 4 septembre 2025 par Hind DekkarÉvacuateur de crues, barrage LG-2, 1979 — Photo : Société d’histoire de la Baie-James / Ronald Brisson / P146


La Baie-James lance du 18 au 24 septembre 2025, la toute première édition de sa Semaine du patrimoine, une initiative régionale portée par la Société d’histoire de la Baie-James (SHBJ). À travers une série d’activités culturelles, éducatives et participatives, l’événement vise à raviver la mémoire collective, valoriser les richesses locales et renforcer le sentiment d’appartenance à ce vaste territoire nordique.

La force de cette semaine réside dans sa structure décentralisée, en effet, les mêmes activités sont proposées dans plusieurs municipalités, mais chaque ville les adapte à son propre contexte historique. À Matagami, par exemple, les habitants pourront participer à un quiz patrimonial à la galerie d’art AU, assister à une conférence virtuelle sur la notion de patrimoine, ou encore prendre part à un concours de mèmes et à un rallye photo. Ces activités sont conçues pour être accessibles à tous, en présentiel comme en ligne. « Tout le monde participe, et ça, on en est très très fier », souligne Margot Genty, chargée de projets à la Société d’histoire de la Baie-James.

Une région jeune, mais riche d’histoires

Souvent perçue comme une région récente, la Baie-James possède pourtant un patrimoine significatif, l’événement cherche à rappeler que les récits locaux constituent une mémoire collective précieuse. L’histoire de la colonisation nordique, les débuts de l’industrie, les initiatives communautaires et les figures locales sont autant de facettes mises en lumière. « Même si la Baie-James est une région relativement ‘jeune’, on a quand même du patrimoine et c’est important de le préserver », affirme madame Genty.

Patrimoine matériel et immatériel : une lecture plurielle

Chaque municipalité est libre de mettre en valeur les éléments qui lui sont propres : bâtiments emblématiques, lieux naturels, anecdotes historiques, portraits de pionniers, afin de créer une dynamique où chaque citoyen peut se reconnaître dans les récits partagés, tout en découvrant les particularités des autres localités. L’événement met également en avant les femmes et les hommes qui ont contribué à bâtir la région, dans une volonté de rendre hommage à ceux qui ont façonné l’identité jamesienne.

Patrimoine industriel et mémoire humaine

Par ailleurs, les infrastructures hydroélectriques, symboles du développement économique de la Baie-James, sont intégrées dans la réflexion patrimoniale, l’accent est mis sur les récits humains liés à ces grands projets : les ouvriers, les ingénieurs, les familles venues s’installer, et les communautés autochtones impactées, « derrière ce genre de projet pharaonique, il faut mettre en avant l’histoire des femmes et des hommes qui ont construit ces barrages », rappelle madame Genty. Cette approche permet de concilier mémoire industrielle et conscience environnementale.

La Semaine du patrimoine s’adresse aussi aux jeunes générations, des ateliers de création de capsules temporelles sont prévus dans certaines villes, ainsi que des activités virtuelles adaptées aux enfants et adolescents. L’objectif est de faire du patrimoine un outil pédagogique, en encourageant les écoles à intégrer ces contenus dans leurs programmes.

L’ensemble des activités proposées est conçu pour être accessible à tous les publics, avec une volonté affirmée d’inclusion et de diversité. La Semaine du patrimoine de la Baie-James se présente comme une occasion unique de redécouvrir le territoire, de renforcer les liens communautaires et de transmettre une mémoire vivante aux générations futures. Cette première édition pourrait bien marquer le début d’un rendez-vous annuel incontournable, où la Baie-James se raconte à travers ses lieux, ses gens et ses histoires.