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Zone 17 : interdiction de chasse à l’orignal confirmée, dialogue en cours entre Cris et Jamesiens

Hind Dekkar
orignal
Publié le 15 août 2025 par Hind DekkarPhoto : PxHere


Lors de la séance ordinaire du Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James (GREIBJ), tenue le 12 août 2025 à Chibougamau, la question de la chasse à l’orignal en zone 17, fermée depuis 2022, a suscité de vives préoccupations. Pour la troisième année consécutive, les chasseurs devront renoncer à cette activité emblématique dans cette portion du territoire nordique.

Une suspension prolongée qui inquiète

La vice-présidente du GREIBJ, Manon Cyr, a exprimé le malaise croissant des communautés locales : « Les gens sont inquiets de voir que pour un 3ᵉ automne, il n'y aura pas de chasse à l'orignal dans la zone 17. »

Face à cette inquiétude, le grand chef de la Nation crie et nouveau président du GREIBJ, monsieur, Paul John Murdoch a proposé la mise en place d’un état de situation pour informer clairement les citoyens sur les mesures prises. Mme Cyr a souligné que cette démarche s’inscrit dans une volonté de transparence et de collaboration entre les différentes instances :« Il est important de comprendre qu’au GREIBJ, ce dossier est traité de manière concertée. Toutefois, il est principalement géré au niveau du gouvernement du Québec, en collaboration avec la direction régionale de la faune et le gouvernement de la Nation crie. »

Régulation stricte pour 2025–2026

De son coté, le gouvernement du Québec poursuit ses efforts de régulation dans la zone 17, située sur le territoire conventionné de la Baie-James. Le projet de règlement publié en juin 2025 maintient une interdiction de chasse généralisée pour la période 2025–2026, avec des quotas très limités. Ces mesures concernent autant les chasseurs cris que les chasseurs jamesiens. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs justifie cette décision par la nécessité de préserver une population d’orignaux jugée vulnérable.

Dialogue entre les différents acteurs

Malgré les divergences, les discussions entre les représentants cris et jamesiens révèlent une volonté partagée de parvenir à des solutions concertées. Manon Cyr souligne l’attitude ouverte du grand chef de la Nation crie ainsi que celle de la cheffe de Waswanipi, tout en reconnaissant que les frustrations exprimées par les chasseurs non-autochtones ont été entendues : « Je pense qu’ils ont compris qu’il y avait une frustration du côté des Jamesiens. [...] Tout le monde autour de la table comprend que c’est un enjeu social. »

Une rencontre est prévue à Wemindji à la fin septembre ou début octobre, avec pour objectif d’informer les communautés et d’évaluer l’état du cheptel. Une consultation publique pourrait également être envisagée.

La suspension de la chasse repose sur la Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les territoires de la Baie James et du Nouveau-Québec. Cette dernière encadre les activités fauniques dans les territoires conventionnés, en tenant compte des droits des communautés autochtones et des modalités de chasse sportive. La zone 17, en particulier, est soumise à des dispositions spécifiques, qui visent à concilier les usages traditionnels et les impératifs de conservation.

Une ressource à préserver

Malgré les restrictions, des efforts sont déployés de part et d’autre pour assurer la survie de l’orignal dans la région. « Il y a quand même des initiatives qui sont mises en place du côté de la Nation crie, parce que tout le monde a un intérêt à ce que la ressource faunique, dans ce cas-là, l’orignal, soit maintenue », conclut Manon Cyr.

Rappelons que la suspension de la chasse à l’orignal en zone 17, bien que difficile à accepter pour les communautés locales, s’inscrit dans une démarche de préservation de la biodiversité. Le dialogue entre les nations et les autorités gouvernementales reste essentiel pour envisager une réouverture encadrée, dans le respect des équilibres écologiques et sociaux.