
Santé Québec face aux réalités du CRSSS de la Baie-James : entre défis, résilience et solutions innovantes

Geneviève Biron, présidente et cheffe de la direction de Santé Québec, accompagnée de Maryse Poupart, vice-présidente des opérations, a effectué une visite officielle dans les villes de Chibougamau et Chapais. Cette tournée visait à rencontrer les équipes du Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James (CRSSSBJ), à évaluer les installations et à discuter des enjeux propres à cette région nordique.
Un territoire vaste, des défis logistiques
Le CRSSSBJ couvre un territoire exceptionnellement étendu, où les distances entre les points du réseau peuvent atteindre jusqu’à 800 km. Cette réalité géographique impose des défis majeurs en matière de gestion des ressources humaines et de continuité des services.
Geneviève Biron a salué les efforts déployés par les équipes locales : « La région a des beaux acquis, c’est même un exemple pour l'ensemble du réseau, mais a également des défis. […] Ils sont particulièrement intégrés, c’est un modèle pour beaucoup d'autres endroits au Québec. »
Pour Nathalie Boisvert, PDG du CRSSSBJ, cette visite représente une reconnaissance importante : « C’est un moment important pour présenter nos succès et démontrer qu’en région, on est capable de s’optimiser et de donner des services de qualité et sécuritaires. »

Initiatives communautaires : des réponses concrètes aux vulnérabilités et aux besoins des jeunes
Lors de leur visite dans la région, la délégation de Santé Québec s’est rendue à l’ÉMIPIC, une équipe mixte d’intervention active en semaine à Chapais et Chibougamau, composée de policiers, d’intervenants sociaux et d’un agent de liaison autochtone. Issue d’une entente entre la Sûreté du Québec, le CRSSSBJ et le Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James, cette initiative vise à soutenir les personnes en situation de vulnérabilité, notamment en matière de dépendances, de logement et de santé mentale. Selon les responsables, ÉMIPIC favorise une collaboration interdisciplinaire qui contribue à prévenir les visites à l’urgence et à intervenir plus efficacement en amont.
La délégation a également visité Aire ouverte, un espace dédié aux jeunes de 12 à 25 ans, où sont offerts gratuitement et sans rendez-vous des services adaptés à leurs besoins, incluant le soutien en santé mentale, sexuelle, les dépendances et les relations interpersonnelles. Ce lieu permet aux jeunes de consulter facilement des professionnels pour des enjeux tels que l’anxiété, la contraception ou les tensions familiales.
Attirer et retenir les professionnels : un enjeu prioritaire
L’attraction et la rétention de la main-d’œuvre demeurent un défi central pour le CRSSSBJ. Santé Québec entend soutenir activement les efforts locaux pour favoriser l’établissement durable des professionnels. « On souhaite travailler sur l’attraction de la main-d’œuvre pour qu’elle s’installe localement et adopte la région. Ce sera un chantier important à soutenir, » a affirmé madame Biron.
Télésanté et mutualisation : vers une meilleure accessibilité
Les discussions ont également porté sur le développement de la télésanté et de la téléconsultation, afin de limiter les déplacements et d’améliorer l’accès aux soins spécialisés. « Avec leur soutien, on pourra éviter que notre clientèle doive chercher des services à l’extérieur, » a indiqué la PDG du CRSSSBJ.
Un plan stratégique présenté par Santé Québec servira de base à l’élaboration d’un plan d’établissement propre au CRSSSBJ, tenant compte des besoins spécifiques de chaque localité. « Le plan directeur va nous permettre d’identifier les besoins de nos localités […] et de mieux y répondre, » a conclu madame Boisvert.
La tournée de Santé Québec dans la Baie-James a mis en lumière les forces du réseau régional, tout en ouvrant la voie à des améliorations concrètes. L’intégration des services, les initiatives communautaires et les projets de télésanté apparaissent comme des leviers essentiels pour renforcer l’offre de soins dans cette région éloignée du Québec.