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Naissance de l’Alliance de l’énergie de la Baie-James : une gouvernance locale pour une transition énergétique durable

Hind Dekkar
De gauche à droite : Louis Lalancette, Nichèle Compartino, Daniel Cliche, Nadia Duval, Alain Landry, René Dubé, Manon Cyr, Jacques Fortin, Anik Racicot, Mélanie Gagné, Guy Lafrenière
Publié le 18 juin 2025 par Hind DekkarDe gauche à droite : Louis Lalancette, Nichèle Compartino, Daniel Cliche, Nadia Duval, Alain Landry, René Dubé, Manon Cyr, Jacques Fortin, Anik Racicot, Mélanie Gagné, Guy Lafrenière / Photo : ville de Chibougamau


Dans une initiative sans précédent, les municipalités de Chapais, Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon et Matagami annoncent la création d’un partenariat stratégique : l’Alliance de l’énergie de la Baie-James (AEBJ). Cette régie intermunicipale a pour vocation de catalyser le développement des énergies renouvelables au Nord-du-Québec, dans une optique de gouvernance régionale adaptée aux réalités nordiques.

Une gouvernance régionale pour une transition durable

Portée par les maires Jacques Fortin, Manon Cyr, Guy Lafrenière et René Dubé, l'AEBJ se veut bien plus qu’une structure administrative. Elle incarne une volonté de « bâtir une gouvernance régionale apte à planifier et mettre en œuvre des projets durables au bénéfice de leur population ».

Pour Manon Cyr, mairesse de Chibougamau, cette alliance permettra de mutualiser les efforts : « L’objectif, est d’identifier des initiatives pour développer de nouvelles avenues énergétiques. […] L’idée est de travailler ensemble, de partager les risques, mais aussi les revenus, lorsqu’il y aura des projets ».

Un potentiel éolien et une coopération élargie

Les vastes territoires nordiques offrent un terrain favorable à l’éolien, notamment à Chibougamau, qui s’étend sur près de 1000 km². Chapais, Matagami et Lebel-sur-Quévillon pourraient également accueillir des projets d’énergie renouvelable, selon le potentiel de chacun. De son coté René Dubé, maire de Matagami, souligne « une cohérence régionale qui fait en sorte de travailler dans l’intérêt des gens qui habitent le territoire ».

La dimension autochtone est également au cœur de la démarche. Mme Cyr précise que « le potentiel est énorme du côté du Gouvernement Régional Eeyou Istchee Baie-James. […] Peu importe le développement, il faut que ça se fasse avec tout le monde de la région ».

Alignement avec les priorités gouvernementales

L’Alliance de l’énergie de la Baie-James (AEBJ) s’inscrit pleinement dans la volonté du gouvernement du Québec d’accélérer la transition énergétique. En collaborant avec Hydro-Québec et les communautés qu’elles soient autochtones ou non, l’AEBJ prend part à la planification des futurs corridors énergétiques afin de favoriser des projets viables et responsables. « Il faut travailler ensemble pour identifier les meilleurs corridors », résume la mairesse de Chibougamau.

Un levier pour l’investissement et la résilience régionale

L’alliance aspire à devenir un véritable levier stratégique pour attirer des investissements publics et privés. Son ambition est de générer des projets novateurs et de renforcer la concertation régionale. L’union de ces quatre villes veut prouver qu’un développement énergétique cohérent et ambitieux peut aussi naître dans des territoires éloignés.

Pour Jacques Fortin, maire de Chapais, il s’agit « d’une étape marquante dans l’histoire de notre territoire ». Guy Lafrenière, maire de Lebel-sur-Quévillon, souligne que « La mise en place de cette régie est le reflet de la cohésion régionale qui s’installe au sein de nos communautés afin de faire face collectivement aux défis du développement nordique et une affirmation sans précédent de notre volonté commune à être une composante incontournable de l’avenir de notre région. »

Bien qu’elle ne soit encore qu’à l’étape de l’entente de principe, la régie AEBJ pose les bases d’une transformation structurelle du paysage énergétique jamésien. Les prochaines étapes, qu’il s’agisse du choix des filières, de la nature des partenariats ou de l’implication citoyenne, seront cruciales.

Avec cette initiative, les municipalités jamésiennes démontrent qu’il est possible, même éloigné des centres de décision, de se doter d’un modèle de développement résilient, solidaire et tourné vers l’avenir.