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Municipales 2025 : Jacques Fortin reconduit à la mairie de Chapais, gage de stabilité pour la municipalité

Nicolas Fivel
Il souhaite également transformer cette municipalité jamésienne en modèle de développement durable et un exemple de résilience régionale.
Publié le 30 octobre 2025 par Nicolas FivelHôtel de ville de Chapais / Photo : Facebook de la Ville de Chapais

Le vendredi 3 octobre 2025, peu après 16h, Jacques Fortin a été réélu maire de Chapais par acclamation, c'est-à-dire sans adversaire face à lui. Moins de deux ans après son arrivée à l’hôtel de ville, l’élu rempile pour un second mandat qu’il souhaite placer sous le signe de la stabilité, de la relance économique et du renforcement des services locaux.

Pour celui qui parle d’un « grand jour pour Chapais », cette réélection représente une preuve de confiance des Chapaisiens et Chapaisiennes après une période tourmentée par trois élections en quatre ans.

Un maire désormais expérimenté face aux défis du territoire

Élu une première fois en février 2024, Jacques Fortin dit avoir beaucoup appris durant son premier mandat. Aujourd’hui, il se dit prêt à « porter une vision à long terme » et à relever les défis multiples rencontrées par sa communauté.

« La job de maire, c’est tout à fait autre chose que le travail d’un échevin. […] C’est un travail qui est 24 heures par jour et 7 jours par semaine parce qu’aujourd’hui, c’est sur les réseaux sociaux », confie M. Fortin.

Son expérience lui a permis de comprendre l’ampleur de la tâche : répondre aux besoins quotidiens, maintenir la cohésion municipale et planifier l’avenir d’une ville confrontée à un déclin démographique et économique.

Dans cette optique, il annonce la préparation d’un plan quadriennal – un mémoire de planification sur quatre ans – qu’il souhaite partager avec les élus, les entreprises et les citoyens pour une gouvernance plus transparente.

Mais les obstacles demeurent nombreux. Chapais, qui comptait près de 3000 habitants il y a vingt ans, en dénombre aujourd’hui environ 1400. Les infrastructures, elles, n’ont pas suivi cette décroissance.

« On est une municipalité avec des grosses structures, mais avec le déclin économique qu’on a vécu dans les 20 dernières années, on a perdu 50 % de la population. On était 3000. […] Aujourd’hui, on est 1400 et on paye pour les mêmes infrastructures », déplore le maire.

M. Fortin en appelle donc au gouvernement du Québec, qu’il invite à soutenir davantage.

« Les actions que je m’apprête à poser sont ambitieuses, mais elles sont surtout réalistes. […] Il est maintenant temps que le gouvernement du Québec passe de la parole aux gestes et que Chapais obtienne la reconnaissance et le soutien qu’elle mérite », insiste-t-il.

Son élection sans opposition l’investit d’une responsabilité supplémentaire : redonner confiance aux citoyens et assurer la continuité politique après des années d’instabilité.

Stimuler l’économie et redonner du souffle à Chapais

Pour Jacques Fortin, la relance économique de Chapais passe avant tout par des projets structurants. Parmi eux, la création d’une cour de transbordement ferroviaire reliant Chapais à Lebel-sur-Quévillon, sur un schéma similaire à celle de Matagami, figure en tête de liste.

« Si on réussit à raccrocher Chapais à Lebel-sur-Quévillon pour le chemin de fer, ça ne peut pas faire autrement qu’amener du développement. Ça va être un développement au niveau minier, alors ça va être un transport d’est en ouest », explique M. Fortin.

Ce lien ferroviaire permettrait d’ouvrir de nouveaux marchés pour les producteurs miniers et industriels tout en favorisant la création d’emplois. Parallèlement, la ville veut miser sur l’habitation pour attirer de nouvelles familles et retenir la main-d’œuvre. Un partenariat avec Les Équipements JVC Inc. vise ainsi la construction de maisons modulaires, destinées notamment aux étudiants du centre de formation professionnelle.

« On me dit “faut que les gens de Chapais se prennent en main”, mais pour que les gens se prennent en main, il faut qu’y ait une stimulation », affirme-t-il.

Malgré cette volonté, le maire rappelle les coûts de construction élevés qui peuvent freiner les investisseurs. Selon lui, bâtir un bloc de quatre logements à Chapais coûte près d’un million de dollars, une dépense difficile à absorber sans un appui extérieur.

Sur le plan éducatif, M. Fortin plaide pour davantage de francisation afin de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants.

« J’aimerais qu’on accentue la francisation ici à Chapais. Si on avait un professeur à la retraite pour enseigner sur place, ça aiderait beaucoup », martèle le maire.

Concernant la santé, il assure que les services demeurent disponibles localement, tout en restant attentif aux réorganisations régionales.

« Je veux être sûr que les gens qui travaillent ici à Chapais ne se ramassent pas à Chibougamau. […] Pour l’instant, il ne faut pas s’inquiéter, les services restent », précise-t-il.

Le maire pourra compter sur un conseil municipal renouvelé, qui sera totalement complété à l'issue des élections générales municipales du 2 novembre 2025.

Un territoire qui se reconstruit après les feux de forêt

Marquée par les feux de forêt de 2023, Chapais s’est depuis engagée dans une politique active de prévention. Une initiative qui s’inscrit dans un plan plus large de sécurisation du territoire et de valorisation écologique.

« Il y a une ligne coupe-feu qui a été faite l’an dernier. Là, on est en train de réaménager la ligne coupe-feu, ils vont planter des feuillus et puis ça va avec l’économie circulaire », indique Jacques Fortin.

Au coeur du centre-ville, de nouveaux commerces voient le jour, à l'instar d'une pizzeria et d'un dépanneur, signe d’un renouveau économique progressif pour Chapais.

« Faut pas avoir peur, parce que l’avenir est là. L’avenir est dans le Nord », conclut le maire, résolument tourné vers l’avenir.

La réélection de Jacques Fortin marque un tournant politique pour Chapais, qui aspire à retrouver son dynamisme d'antan. Autrefois minière, elle veut désormais s’affirmer comme une ville nordique durable, capable de se réinventer tout en misant sur sa propre identité.

Pour y parvenir, le maire compte sur la solidarité et la mobilisation citoyenne, le soutien du gouvernement provincial et une vision partagée avec le conseil municipal et la population.