Depuis plusieurs semaines, la Baie-James fait face à un impressionnant déferlement de longicornes noirs, un coléoptère indigène reconnaissable à ses longues antennes. Ce phénomène est également observé en Abitibi-Témiscamingue.

Une présence remarquée dans la Baie-James

Selon Pierre Therrien, entomologiste auprès du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, la surabondance de longicornes noirs pourrait être directement liée aux feux de forêt survenus dans la région, il y a deux ans.

« On comprend qu’avec les grands feux de 2023, particulièrement dans l’ouest de la province, il y a eu beaucoup de sites de ponte disponibles pour les femelles. C’est ce qui explique les grandes populations qu’on voit cette année », explique M. Therrien.

Les longicornes femelles pondent entre 15 et 20 œufs au cours de leur vie, préférant les arbres récemment morts ou fraîchement coupés comme l’épinette blanche et noire, le pin blanc, gris et rouge, ou encore le sapin baumier.

Bien que leur période d’éclosion soit relativement courte (9 à 14 jours), deux années supplémentaires sont nécessaires avant que la larve ne devienne adulte. Une fois adulte, le longicorne noir peut atteindre jusqu'à 3 cm et creuser plus de 15 cm de profondeur dans le bois.

Un insecte essentiel à l’écosystème nordique

Pour Pierre Therrien, ces insectes jouent un rôle crucial dans la santé des forêts. « C’est un insecte qui assainit les forêts. Ça permet de se débarrasser des arbres les plus faibles qui vont être remplacés par des arbres plus forts, donc ça a un rôle écologique important », a rappelé l'entomologiste en entrevue avec l'Aurore Info.

Malgré leur nombre élevé en cet été 2025, le ministère ne considère pas les longicornes noirs comme nuisibles, puisqu’ils contribuent à l’équilibre naturel des forêts nordiques. Par ailleurs, le phénomène devrait naturellement s’atténuer en raison de leurs prédateurs, tels que certains oiseaux – notamment le pic-bois – et d’autres insectes.