
Enfants autochtones disparus : un quatrième bilan, un combat pour la vérité

Le gouvernement du Québec a présenté le 25 avril dernier, son quatrième bilan annuel sur l'application de la loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d'enfants autochtones disparus ou décédés à la suite d'une admission en établissement. Un exercice nécessaire qui, pour de nombreuses familles, constitue un pas de plus vers la vérité et la guérison.
Un travail de mémoire et de reconnaissance
Depuis l’entrée en vigueur de cette loi en septembre 2021, les familles autochtones concernées disposent d’un cadre légal pour obtenir des réponses sur le sort de leurs enfants, autrefois admis dans des établissements de santé ou de services sociaux sans garantie qu’ils en ressortiraient vivants. Cette quête, trop longtemps entravée par l’opacité administrative, a gagné en efficacité grâce aux mécanismes mis en place.
Au 28 février 2025, 121 familles ont sollicité la Direction de soutien aux familles et l’organisme Awacak – petits êtres de lumière, pour enquêter sur la disparition ou le décès de 209 enfants. Avant la mise en application de la loi, à peine 13 % d’entre elles auraient pu accéder aux renseignements nécessaires.
Un accompagnement culturellement sécurisant
Dans un effort collectif associant le ministère de la Santé et des Services sociaux, les établissements concernés et les organisations autochtones, le gouvernement s’engage à soutenir ces familles dans leur cheminement. Loin d’être un simple rapport administratif, ce quatrième bilan présenté à Mistissini marque une reconnaissance tangible de l’importance de ce travail mémoriel et de sa dimension humaine.
Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, a salué le courage et la résilience des familles concernées, affirmant que ces recherches visent à leur offrir « un peu de paix et de réconfort ». Un message d'espoir qui résonne, mais qui rappelle aussi l’ampleur du travail restant à accomplir.
Une quête qui se poursuit
Ce quatrième bilan ne marque pas la fin du processus. La Direction de soutien aux familles poursuivra son travail avec l’appui de partenaires dévoués, veillant à ce que chaque famille soit accompagnée dans ses recherches à son propre rythme. La collaboration avec Awacak permettra aux proches d’aborder ce chemin vers la vérité dans le respect de leur culture et de leur dignité.
Le drame des enfants autochtones disparus durant leur hospitalisation ou leur placement demeure une profonde blessure collective. Loin d’être un simple fait historique, cette réalité soulève des enjeux contemporains de reconnaissance et de réparation. La loi adoptée en 2021 est un pas vers la justice, mais pour les familles, c’est avant tout une façon de retrouver ceux qu’elles ont perdu.