
Chibougamau face aux trihalométhanes : une modernisation en marche pour une eau potable plus saine

La Ville de Chibougamau, fait face à une problématique liée à la qualité de son eau potable. Les concentrations de trihalométhanes (THM), des sous-produits issus de la désinfection de l’eau au chlore, dépassent actuellement la norme provinciale établie à 80 µg/L, selon le Règlement sur la qualité de l’eau potable.
En octobre 2024, la moyenne enregistrée atteignait 104 µg/L. Les données les plus récentes de juillet 2025 indiquent une légère amélioration, avec une concentration de 95 µg/L, mais toujours au-dessus du seuil réglementaire.
« Nous constatons effectivement, qu'a certaines périodes de l'année, surtout l'été, le taux de THM est un peu plus élevé que la norme exigée par le gouvernement du Québec », explique Manon Cyr, mairesse de Chibougamau.
Comprendre les trihalométhanes
Les THM se forment lorsque le chlore, utilisé pour désinfecter l’eau, réagit avec la matière organique naturellement présente. Bien que cette désinfection soit essentielle pour éliminer les agents pathogènes, une exposition prolongée à des concentrations élevées de THM, sur plus de 20 ans, pourrait légèrement accroître le risque de cancer de la vessie, selon les autorités sanitaires.
Un projet de modernisation ambitieux
Face à cette situation, la Ville a entrepris un vaste projet de modernisation de son usine de traitement des eaux. L’objectif est de garantir une eau de qualité constante, peu importe la saison. Parmi les mesures envisagées :
- L’installation d’un nouveau système de filtration plus performant
- L’accompagnement par une firme spécialisée pour identifier les meilleures solutions techniques
- Des investissements inscrits dans le Plan triennal d’immobilisations (PTI)
« Actuellement je pense que les travaux vont bien, nous nous faisons accompagner pour identifier quels seraient les meilleurs investissements à faire pour justement avoir les meilleurs résultats au niveau de la filtration de l'eau », souligne Mme Cyr.
Recommandations pour les citoyens
Malgré les dépassements observés, la Ville rassure que l’eau du robinet demeure consommable. Le risque pour la santé ne concerne que les expositions prolongées. En attendant les effets concrets de la modernisation, plusieurs gestes simples sont recommandés pour réduire l’exposition aux THM. En effet, il est conseillé de conserver un pichet d’eau au réfrigérateur sans couvercle pendant 24 heures, ce qui permet aux THM, substances volatiles, de s’évaporer naturellement, l’utilisation de pichets filtrants certifiés selon les normes ANSI/NSF est également recommandée, à condition de respecter rigoureusement les consignes d’entretien fournies par les fabricants. Enfin, pour limiter l’inhalation de THM lors de l’utilisation d’eau chaude, il est préférable d’activer les systèmes de ventilation, tels que la hotte de cuisine ou le ventilateur de salle de bain, pendant la cuisson, le bain ou la douche. « Nous sommes en constante discussion avec nos citoyens via les réseaux sociaux et divers autres canaux de communications pour informer la population sur les différentes actions entreprises », affirme la mairesse.
La Ville de Chibougamau s’engage à poursuivre ses efforts pour améliorer la qualité de son eau potable. Les travaux en cours, bien qu’étalés sur plusieurs années, témoignent d’une volonté municipale à répondre aux enjeux de santé publique et de transparence. « Cela fait plusieurs années que nous travaillons sur le dossier d'une amélioration de notre eau potable. C'est un processus de longue haleine », conclut Manon Cyr.