
Après vingt ans d’attente, l’Observatoire de la Baie-James voit le jour à Matagami

Après deux décennies d’attente, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et l’Administration régionale Baie-James (ARBJ) ont officiellement lancé l’Observatoire de la Baie-James (OBJ) le 26 novembre 2025 à Matagami. Soutenu par la Fondation de l’UQAT, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) via le Fonds régions et ruralité, ainsi que le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, l’Observatoire se veut un outil stratégique pour un développement durable et harmonieux de ce territoire unique.
Photo : Hind Dekkar Louis Imbeau, vice-recteur à la recherche et à la création de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)Pour Marie-Claude Brousseau, directrice générale de l’ARBJ, l’inauguration marque l’aboutissement d’un long processus : « C’est une excellente nouvelle pour la région. Les premières résolutions évoquant un observatoire remontent au 17 novembre 2005. Le dossier est revenu à plusieurs reprises, et aujourd’hui, il se concrétise grâce à la mobilisation de nombreux partenaires. »
Elle insiste sur l’importance de cette mobilisation : « Dans les dernières années, nous avons réussi à rassembler des acteurs autour de priorités communes. L’Observatoire en est un bel exemple, puisqu’il nous permettra d’obtenir des données probantes pour structurer le développement de la région. »
Photo : Hind Dekkar Diverses activités proposées lors de l'après-midi de consultation qui a précédé le lancement de l'Observatoire de la Baie-James, le 26 novembre 2025 à Matagami Un carrefour d’information pour mieux comprendre la Baie-James
Dirigé par le professeur Hugo Asselin, également directeur de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue et titulaire de la Chaire Desjardins en développement des petites collectivités, l’OBJ aura pour mission de recueillir, organiser et rendre accessibles les données régionales, tout en identifiant les zones d’ombre informationnelles. « Avec l’Observatoire de la Baie-James, la région se dote d’un outil stratégique pour mieux se connaître et se faire connaître », souligne Hugo Asselin. « L’information existe, mais elle est dispersée et parfois incomplète. Notre rôle sera de la centraliser et de produire de nouvelles connaissances adaptées aux réalités jamésiennes. »
Photo : Hind Dekkar Hugo Asselin, professeur à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et directeur de l'Observatoire de la Baie-JamesDes attentes fortes des acteurs locaux
L’inauguration de l’Observatoire de la Baie-James, a suscité un vif intérêt parmi les élus et gestionnaires présents. Tous ont souligné l’importance de disposer enfin d’un outil capable de documenter les réalités régionales et d’appuyer la prise de décision.
À Matagami, le directeur général Daniel Cliche rappelle que l’accès à des données fiables est une condition essentielle pour comprendre les enjeux locaux. « Pour résoudre les défis, il faut bien cerner les problèmes. Or, il est difficile d’en identifier les causes. Avec des données supplémentaires, nous serons mieux équipés », explique-t-il, évoquant notamment le besoin de mesurer l’impact économique réel de la région.
Même constat du côté de Chibougamau. Sa mairesse, Nichèl Compartino, voit dans l’Observatoire un outil d’influence et de crédibilité : « Il va nous permettre d’isoler des données qui étaient auparavant amalgamées avec celles d’autres régions. C’est essentiel pour outiller les décideurs et influencer les choix, surtout lorsqu’ils ne sont pas pris localement. »
Pour sa part, Jaques Fortin, maire de Chapais estime que l’Observatoire ouvre de nouvelles perspectives : « Ce sont des idées avancées qui ne peuvent être que bénéfiques pour l’avancement de la région. »
À Lebel-sur-Quévillon, le maire Guy Lafrenière insiste sur la dimension collaborative de l’initiative. Pour lui, l’Observatoire est le fruit d’un travail collectif qui reflète une volonté commune de mieux définir l’avenir régional. « Beaucoup d’acteurs différents se sont assis ensemble pour réfléchir à ce que nous sommes et où nous voulons aller », souligne-t-il.
Photo : Hind Dekkar René Dubé, président du conseil d’administration de l’Administration régionale Baie-James (ARBJ) et maire de MatagamiEnfin, René Dubé, président du conseil d’administration de l’ARBJ et maire de Matagami, rappelle la valeur stratégique de disposer de données propres à la Baie-James. Selon lui, un portrait précis de la région constitue un atout majeur dans les échanges avec l’appareil gouvernemental : « Cela nous donnera les outils pour mieux défendre nos intérêts et renforcer la crédibilité de nos représentations, qu’elles concernent la politique, l’économie, la santé, l’éducation ou l’aménagement du territoire. »
Un projet phare de la Fondation de l’UQAT
L’Observatoire de la Baie-James s’inscrit dans la campagne Bâtir l’avenir maintenant, la plus ambitieuse jamais menée par la Fondation de l’UQAT. Pour Karine Gareau, directrice générale de la Fondation, ce projet est emblématique de la volonté de l’institution de faire rayonner des initiatives porteuses sur l’ensemble du territoire où l’université est présente. Elle met en avant l’appui des donatrices et donateurs, qui permet de soutenir l’avancement de la recherche et de renforcer les liens entre l’université et les communautés, consolidant ainsi le rôle de la Fondation comme catalyseur de développement régional.
Une avancée majeure pour la Baie-James
Basé à Matagami, l’Observatoire de la Baie-James a pour objectif de centraliser et de rendre accessibles les données régionales. En se positionnant comme un carrefour de connaissances, il vise à fournir aux décideurs, aux chercheurs et aux communautés des informations fiables pour conforter leurs actions. Dans un territoire confronté à des enjeux de gouvernance, de développement économique et de préservation environnementale, l’OBJ apparaît comme un outil stratégique susceptible d’influencer la conception et la mise en œuvre des politiques publiques ainsi que des initiatives locales.




