
Vacances de la construction : attention à la fatigue sur les routes du Nord-du-Québec

Pendant les vacances de la construction, les routes du Nord-du-Québec voient passer bon nombre de vacanciers en quête de dépaysement. Mais derrière les paysages majestueux, une menace discrète rôde : la fatigue au volant.
Nord-du-Québec : vigilance redoublée
Dans la région, les longues distances, les tronçons peu éclairés et la présence d’orignaux rendent la conduite exigeante. « Dans certains endroits, c’est moins éclairé. Il faut rester concentré », prévient madame Geneviève Perron, porte-parole de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). « Conduire, c’est complexe. La fatigue affaiblit vos réflexes, comme l’alcool ou la drogue. »
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : chaque année, en moyenne, 92 personnes perdent la vie et plus de 6 700 sont blessées dans des accidents liés à la somnolence au volant. Et durant les deux semaines de vacances de la construction, le réseau routier devient particulièrement meurtrier, avec 17 décès en moyenne.
Pour le Nord-du-Québec, sur les cinq dernières années, la période des vacances de la construction a vu zéro décès, un blessé grave, et cinq blessés légers en moyenne.
Mobilisation terrain et dialogue communautaire
La SAAQ mise également sur la proximité, avec des conseillers en relation avec le milieu (CRM), qui travaillent étroitement avec les communautés autochtones du Nord pour sensibiliser les conducteurs, notamment les livreurs et les travailleurs mobiles : « Nous allons à la rencontre des gens dans leur milieu pour parler des dangers de la fatigue. La réponse est très positive. » Souligne madame Perron.
Conseils pour rester éveillé et concentré
Afin de rester alerte au volant, quelques gestes simples peuvent faire toute la différence. Avant même de partir, il est essentiel d’avoir bien dormi : une nuit reposante aide à maintenir sa concentration. Pendant le trajet, alterner la conduite avec un passager permet de souffler un peu et d’éviter l’épuisement, faire une pause toutes les deux heures, marcher un peu, s’étirer ou simplement se changer les idées aide à garder l’esprit vif. Il faut aussi savoir repérer les premiers signes de fatigue : paupières lourdes, bâillements fréquents, attention qui flanche… Et surtout, ne pas attendre que la somnolence s’installe, une sieste courte, de 20 à 30 minutes, dès les premiers symptômes, reste le moyen le plus efficace pour retrouver sa vigilance et poursuivre le trajet en toute sécurité.
Rappelons que la fatigue compromet sérieusement la conduite, en effet cette dernière diminue la vigilance, ralentit les réflexes, altère la vision et perturbe la mémoire immédiate. Elle peut aussi entraîner une perte de contrôle du véhicule. Après 24 heures sans sommeil, les capacités mentales d’un conducteur sont comparables à celles d’une personne ayant un taux d’alcool dans le sang de 0,1, soit au-delà de la limite légale.