
Une croissance démographique à contre-courant dans le Nord-du-Québec d’ici 2051

Alors que plusieurs régions du Québec verront leur croissance démographique ralentir d’ici 2051, le Nord-du-Québec fait figure d’exception. Selon les plus récentes projections dévoilées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la région pourrait connaître une hausse de sa population au cours des prochaines décennies.
La fécondité au cœur de la croissance
Pour Frédéric Fleury-Payeur, démographe auprès de l’ISQ, l’explication principale repose sur une fécondité plus élevée qu’ailleurs au Québec, particulièrement au Nunavik.
« Depuis très longtemps, le Nord-du-Québec se caractérise par une fécondité relativement plus élevée, tout spécialement dans la région du Nunavik. (…) Ça l’est moins en Jamésie où on a une fécondité quand même largement supérieure à la moyenne du reste du Québec », souligne-t-il.
À cette réalité s’ajoute également la contribution – bien que limitée – de la migration internationale.
Des défis malgré une croissance constante
Si la fécondité stimule la démographie, la mobilité interrégionale — quant à elle — demeure négative, ce qui signifie que le Nord-du-Québec devrait voir davantage de départs que d’arrivées au fil des prochaines décennies.
« On est quand même capable de calculer le nombre moyen d’enfants par femme, la durée de vie moyenne des gens, mais calculer le nombre actuel de Nord-Québécois et Nord-Québécoises et le Fly-In-Fly-Out peuvent être des défis », reconnaît M. Fleury-Payeur.
Malgré ces contraintes, les projections démographiques de l’ISQ placent le Nord-du-Québec parmi les quelques régions qui se démarqueront positivement en matière de croissance démographique d’ici à 2051.
Le démographe conclut en affirmant qu'elles peuvent aussi être considérées comme "un outil pour modeler" les futures décisions gouvernementales destinées à la région.