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Une avancée majeure pour la formation des sages-femmes cries en Eeyou Istchee

Nicolas Fivel
Cette réforme gouvernementale permet d'offrir une formation enrichie et ouvre la voie à une plus grande autonomie en santé périnatale pour ces étudiantes cries.
Publié le 24 septembre 2025 par Nicolas FivelGroupe de sages-femmes cries en Eeyou Istchee / Photo : Facebook du Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie James

Depuis le 22 mai 2025, un changement réglementaire provincial permet aux étudiantes du programme de formation des sages-femmes cries, Eeyou Istchee Pimaatisiiwin Chiskutimaachawin (EIPC), de pratiquer certains gestes jusqu'ici réservés dans leurs propres communautés, et ce, de manière supervisée. Cette avancée marque un tournant pour ces jeunes formées en santé périnatale à travers le territoire d'Eeyou Istchee.

Une formation plus adaptée au milieu nordique

Lancé en juillet 2024 par le Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James, le programme EIPC a été pensé pour former directement sur place les futures sages-femmes.

« Avant mai 2025, le règlement disait que n’importe qui pouvait faire les actes réservés aux sages-femmes, sauf deux groupes de personnes », rappelle Jasmine Chatelain, directrice du programme, soulignant son incompréhension face à cette exclusion.

Effectivement, jusqu’au printemps 2025, ces étudiantes n’étaient pas autorisées à réaliser les mêmes actes que les stagiaires de l’UQTR ou encore les sages-femmes venues de l’étranger.

Des actes désormais permis sous supervision

Cette nouvelle réglementation accorde le droit aux apprenties sages-femmes cries de participer activement aux suivis de grossesse, aux examens sanguins et aux accouchements, sous supervision.

« Avec ce changement, maintenant, les personnes qui apprennent à être sages-femmes (…) dans les communautés autochtones peuvent faire des actes réservés au champ d’exercice des sages-femmes, de manière supervisée », explique Mme Chatelain.

Ainsi, l'évolution du programme vise à assurer une meilleure préparation des étudiantes cries formées directement en Eeyou Istchee, mais aussi à renforcer la qualité des soins périnataux offerts aux familles dans les communautés nordiques.

Vers plus d'autonomie dans les communautés

À l’heure actuelle, cinq étudiantes suivent cette formation à Chisasibi et Waskaganish avec l'intention de réduire la dépendance aux ressources extérieures.

Cette réforme, garantissant un apprentissage plus approfondi sur le terrain pour ces futures professionnelles, revêt une dimension historique et culturelle significative pour la directrice du programme, Jasmine Chatelain, qui voit en cette mise à jour provinciale « un retour à la normale et ça fait partie de leur voyage vers un état d’autonomie. »