
Un nouvel observatoire pour éclairer la Baie-James : Matagami devient le centre névralgique de la connaissance régionale

Un nouvel outil de veille et d’analyse vient de voir le jour dans le Nord québécois : l’Observatoire de la Baie-James, dont les bureaux seront situés à Matagami. Ce projet ambitieux vise à centraliser, structurer et diffuser les données relatives au développement de cette vaste région, souvent méconnue et peu documentée.
Une mission de collecte et de diffusion des données
L’Observatoire de la Baie-James (entité de l'université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, UQAT), s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les autres observatoires régionaux du Québec. Son directeur, Hugo Asselin, professeur et chercheur à l'UQAT, engagé dans le développement nordique, précise : « C’est un nouvel observatoire qui s’ajoute à ceux déjà existants au Québec, dont l’objectif est de recueillir l’information liée à la région de la Baie-James. [...] L’idée est de compiler ces données, puis de les rendre accessibles à la population et aux décideurs pour faciliter leur travail. »
Les données ciblées couvrent un large spectre : démographie, emploi, environnement, économie, santé, éducation, etc. Or, comme le souligne M. Asselin, ces informations sont souvent éparpillées entre Statistique Canada, l’Institut de la statistique du Québec, divers ministères, entreprises privées et organismes locaux. L’Observatoire ambitionne donc de devenir un carrefour d’accès à ces ressources.
Combler les lacunes statistiques
L’un des enjeux majeurs du projet réside dans le manque de données spécifiques à la Baie-James. Contrairement à d’autres régions du Québec, plusieurs indicateurs clés sont absents ou incomplets. « Il y a beaucoup de données qui manquent, celles que nous avons pour d’autres régions ne sont pas disponibles pour la Baie-James, pour un ensemble de raisons, bonnes et mauvaises », explique Hugo Asselin.
Pour y remédier, l’Observatoire prévoit d’organiser des forums et des ateliers participatifs afin d’identifier les données prioritaires à produire. Cette approche collaborative vise à ancrer le projet dans les réalités locales et à répondre aux besoins concrets des communautés.
Des outils pour mieux comprendre la région
La diffusion des données ne se fera pas uniquement par des rapports techniques. L’Observatoire prévoit une variété de formats pour rendre l’information accessible :
- Articles synthétiques illustrés de tableaux et de figures
- Tableaux de bord interactifs
- Entrevues médiatiques
- Publications vulgarisées à destination du grand public
Une contribution citoyenne essentielle
L’Observatoire de la Baie-James mise sur l’implication des citoyens et des organismes locaux pour enrichir sa base de données. « Une grande partie de notre travail consiste à partir à la pêche aux données », souligne le professeur Asselin.
Il invite les détenteurs d’informations pertinentes à les partager, dans le respect des règles de diffusion, afin de les rendre accessibles au plus grand nombre.
Un démarrage soutenu par l’expérience
Ce dernier bénéficie du soutien de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, situé juste au sud, qui célèbre cette année ses 25 ans d’existence. Cette collaboration devrait permettre une mise en œuvre plus rapide et efficace.
En somme, l’Observatoire de la Baie-James dont le lancement officiel est prévu pour l'automne 2025, s’annonce comme un outil stratégique pour mieux comprendre, planifier et valoriser le développement de cette région nordique. En centralisant les savoirs et en comblant les vides statistiques, il pourrait bien devenir un acteur incontournable du Québec nordique.