
Tensions dans les négociations syndicales à la Commission scolaire Kativik : une grève de 17 jours annoncée

Le bras de fer entre la Commission scolaire Kativik et l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) prend un nouveau tournant. Après plus de deux ans et demi de négociations infructueuses, les travailleurs du secteur éducatif du Nord québécois ont voté en faveur d’un mandat de grève de 17 jours, prévue entre le 13 et le 30 mai 2025.
Une impasse prolongée
Les négociations stagnent depuis plusieurs mois, les revendications du personnel enseignant et du personnel de soutien étant jugées essentielles pour améliorer les conditions de travail dans les écoles du Nord québécois. Toutefois, l’AENQ-CSQ dénonce la position ferme de l’employeur, qu’elle qualifie d’« infondée » et exigeant des concessions jugées « inacceptables ». Une entente a été conclue dans le secteur public au Sud du Québec en janvier 2024, mais elle n’a pas été transposée aux travailleurs du Nord. « Le mandat que nous donnent les membres est très clair. La Commission scolaire Kativik doit prendre cet avertissement au sérieux. L’employeur doit tout mettre en œuvre pour régler rapidement ces négociations », a déclaré Larry Imbeault, président de l’AENQ-CSQ.
Priorité à la réussite éducative
Le syndicat rappelle que les défis liés à l’attraction et à la rétention du personnel dans le Nord nécessitent une réponse immédiate afin d’assurer une rentrée scolaire dans des conditions optimales. Selon l’AENQ-CSQ, les conventions collectives doivent être adaptées aux réalités du personnel travaillant dans les communautés cries et inuites. « La réussite éducative est aussi importante pour les élèves du Nord que pour les autres Québécois », souligne Imbeault. Il insiste sur l’importance d’améliorer les conditions de travail pour favoriser un environnement propice à l’enseignement.
Face à ce blocage, l’AENQ-CSQ a également déposé des plaintes en vertu du Code du travail pour négociation de mauvaise foi. Une audience concernant la table enseignante est prévue pour le 9 mai 2025, marquant une nouvelle étape dans ce conflit.
L’AENQ-CSQ représente plus de 2 000 membres répartis dans 23 communautés à travers le Québec, exerçant leur métier dans un contexte éducatif unique. Avec cinq langues utilisées sur le territoire, les enjeux de communication et d’adaptation sont également au cœur des préoccupations des travailleurs.