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Soutien de 6 M$ au leadership cri en biodiversité dans l'Eeyou Istchee Baie-James

Hind Dekkar
Des oies dans un lac
Publié le 29 septembre 2025 par Hind DekkarPhoto : Pexels


Le Gouvernement du Québec et le Gouvernement de la Nation Crie ont récemment annoncé, un accord historique de 6 millions de dollars. Ce financement a pour but de donner aux communautés autochtones les moyens d'agir en faveur de la protection de la nature. Cette initiative, prévue de 2025 à 2028, est une étape importante pour reconnaître l'importance des Premières Nations dans la sauvegarde de l'environnement au Québec.

« C’est une initiative phare du gouvernement de la Nation Crie », a déclaré Olivier Kölmel, responsable des investissements écologiques et des partenariats stratégiques au sein du Gouvernement de la Nation Crie. « Elle soutient et finance les actions environnementales menées par les Cris sur le terrain », a-t-il expliqué.

Parmi les priorités, on retrouve la restauration des écosystèmes, la protection des zones sensibles, la planification de la conservation et la mise en valeur des connaissances traditionnelles autochtones. Tous les projets proposés seront évalués par un comité d'experts, puis supervisés conjointement par un comité de direction impliquant à la fois le Québec et la Nation Crie.

Savoir ancestral et science : une collaboration pour la nature

L'accord repose sur une idée simple, à savoir que les peuples autochtones sont les mieux placés pour comprendre et protéger leur territoire, « partout dans le monde, les terres gérées par les peuples autochtones sont parmi les plus riches en biodiversité », rappelle M. Kölmel.

Les connaissances traditionnelles des Cris joueront un rôle essentiel dans la façon dont l'environnement sera surveillé. Par exemple, la présence inhabituelle de cerfs près de Matagami inquiète, car cela pourrait entraîner la propagation de maladies aux orignaux et aux caribous. Les communautés locales seront chargées de surveiller ces phénomènes et d'intervenir rapidement.

Un autre exemple est la restauration de la zostère marine, une plante indispensable à l'alimentation des oies, un animal important pour la culture crie : « Chaque printemps, une période est dédiée à la chasse aux oies, une tradition culturelle transmise de génération en génération. Restaurer ces écosystèmes, c’est aussi préserver notre identité », souligne M. Kölmel.

Un modèle de coopération et de rapprochement

Ce partenariat s'inscrit dans un mouvement mondial qui reconnaît les peuples autochtones comme des gardiens de la biodiversité. Il montre également l'engagement du Québec à prendre en compte les aspects sociaux et culturels dans ses politiques environnementales, notamment à travers le Plan Nature 2030.

« La protection de la biodiversité et la réconciliation sont liées », affirme M. Kölmel. Le modèle de gouvernance partagée mis en place pourrait inspirer d'autres communautés autochtones et gouvernements à travers le monde.

Enfin, l'accord ouvre la voie à des partenariats avec des organisations et des entreprises souhaitant s'impliquer sur le territoire cri, « ces projets encouragent la collaboration, les possibilités sont nombreuses », conclut M. Kölmel, invitant les personnes intéressées à consulter le site officiel du Gouvernement de la Nation Crie.

Il est également important de rappeler que cet accord vise à soutenir le plan de conservation de la biodiversité élaboré par le Gouvernement de la Nation Crie. Ce dernier s'inscrit dans les objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté par les Nations Unies, et se concentre particulièrement sur la région d'Eeyou Istchee Baie-James, reconnue pour sa grande richesse écologique.