Alors que la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) publie son bilan routier de l'année 2024, une tendance rassurante se dégage pour la région du Nord-du-Québec : une diminution du nombre de personnes blessées dans des collisions routières. Cette baisse, observée tant pour les blessés graves que pour les blessés légers, contraste avec d'autres régions du Québec où les statistiques sont plus mitigées.

D'après le rapport de la SAAQ, le nombre de personnes blessées gravement a chuté de 32,3 %, tandis que les blessés légers ont diminué de 22,3 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Au total, 101 personnes ont subi des blessures corporelles dans un accident routier en 2024, soit une réduction de 20,1 % par rapport aux années précédentes.

Si cette diminution est encourageante, elle est toutefois contrebalancée par un autre indicateur préoccupant : une hausse de 90,5 % du nombre de décès dans la région, bien au-delà de l'augmentation de 5,6 % observée à l'échelle provinciale.

Des mesures de sécurité renforcées

Cette amélioration du bilan routier en matière de blessés pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs. Le Plan d’action en sécurité routière (PASR) déployé en 2025 intègre notamment des modifications législatives et des campagnes de sensibilisation accrues. Parmi les initiatives clés :

• Renforcement des sanctions pour les infractions en zones scolaires et de chantiers routiers.
• Formation obligatoire pour les conducteurs de véhicules lourds.
• Développement de nouvelles normes de sécurité pour ces mêmes véhicules.
• Lancement de la Table nationale concertée en sécurité routière, visant une meilleure coordination entre les acteurs du secteur.

Selon Éric Ducharme, président-directeur général de la SAAQ, ces efforts combinés visent à modifier les comportements des usagers de la route afin de minimiser les risques d’accidents et de créer un environnement plus sécuritaire.

Un défi persistant : les comportements à risque

Malgré cette amélioration notable des statistiques, les autorités soulignent que le comportement des conducteurs reste au cœur de la problématique routière. Comme le mentionne Carl Bélisle, capitaine responsable du bureau d'analyse de la stratégie en sécurité des réseaux de transport de la Sûreté du Québec, la majorité des collisions graves sont évitées lorsque les usagers adoptent une conduite responsable.

Louise Bonneau, responsable de la sécurité routière à l’Association des directeurs de police du Québec, insiste quant à elle sur l’importance de la présence policière pour dissuader les comportements à risque.

Si le recul du nombre de blessés en 2024 apporte un vent d’optimisme, les défis en matière de sécurité routière restent présents, notamment avec la hausse importante du nombre de décès dans le Nord-du-Québec.