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Sécurité publique, relations autochtones et Nord-du-Québec : Ian Lafrenière cumule les mandats

Hind Dekkar
Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique,  responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit et ministre du Nord-du-Québec
Publié le 15 septembre 2025 par Hind DekkarIan Lafrenière, ministre de la Sécurité publique, responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit et ministre du Nord-du-Québec / Photo : Facebook de M. Ian Lafrenière


À l’occasion du remaniement ministériel orchestré par le premier ministre François Legault le 10 septembre 2025, Ian Lafrenière se voit confier un mandat élargi et ambitieux. En plus de ses fonctions de ministre des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, il prend désormais en charge le ministère de la Sécurité publique ainsi que la responsabilité du Nord-du-Québec. Une nomination qui soulève des enjeux de gouvernance, d’équité territoriale et de développement durable dans une région aussi vaste que complexe. « Ma première réaction, c’est l’étonnement, parce que c’est un gros défi », a reconnu M. Lafrenière.

Ancien militaire, policier et pompier, il aborde cette nouvelle responsabilité avec une approche résolument opérationnelle : « La première question, c’est comment y arriver. Et ça va être une question d’équipe. » Le ministre affirme pouvoir compter sur des collaborateurs engagés : « J’ai déjà des équipes merveilleuses en place, plusieurs députés m’ont offert leur aide, et des ministres responsables d’autres dossiers m’ont déjà assuré de leur appui. »

Cohérence territoriale et respect des spécificités

Conscient de la diversité culturelle et géographique du Nord québécois, M. Lafrenière insiste sur l’importance de trouver un équilibre entre les convergences et les particularités locales : « Il y a des points communs dans les dossiers que je mène, mais aussi des spécificités. »

Il met en avant les préoccupations liées à la sécurité dans les communautés autochtones, soulignant que cette dimension représente une part importante de son travail, notamment en réponse aux demandes des habitants qui souhaitent protéger leurs enfants et leurs aînés. Toutefois, il précise que les ententes avec les communautés ne peuvent être négociées uniquement sous l’angle sécuritaire : « Il va y avoir la spécificité des relations avec les Premières Nations et les Inuit. »

Services publics et développement régional

Concernant l’accès aux services publics dans le Nord, M. Lafrenière se montre à l’écoute : « Je vais prendre le temps d’entendre les gens. Je connais bien la région, j’ai rencontré les maires et préfets à plusieurs reprises ». Conscient des limites budgétaires qui pèsent sur l’action publique, il privilégie une approche fondée sur l’ingéniosité collective et le dialogue avec les acteurs du terrain. Plutôt que de se heurter aux obstacles financiers, il encourage les initiatives locales et sollicite des propositions concrètes pour optimiser les ressources disponibles. Par ailleurs, sa vision stratégique intègre pleinement le développement économique, qu’il souhaite promouvoir de manière harmonieuse et respectueuse des réalités propres à la région, tout en renforçant l’offre de services à la population.

Soutien à la jeunesse et rétention locale

Afin de favoriser la rétention et l’attractivité de la région auprès des jeunes, le ministre insiste sur l’importance de développer des emplois stables et ancrés localement. Il met en garde contre les modèles économiques temporaires ou déconnectés du territoire, qui ne contribuent pas à son dynamisme à long terme. Pour soutenir cette ambition, il mise également sur les possibilités offertes par le télétravail et sur une stratégie de décentralisation de la fonction publique, dans le but de permettre aux citoyens de travailler directement depuis leur région, tout en participant pleinement à la vie économique et sociale locale.

Développement industriel et respect des milieux

Face aux projets économiques et énergétiques actuellement en développement dans le Nord-du-Québec, le ministre défend une stratégie axée sur l’équilibre entre croissance et responsabilité. Il insiste sur la nécessité d’adopter une démarche qui tienne compte à la fois des besoins des populations locales et des impératifs environnementaux, afin de concilier les ambitions de développement avec le respect des territoires et des communautés concernées.

« Le plus grand danger, c’est de penser qu’on sait tout. Je vais prendre le temps d’entendre les gens du terrain. »

Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique, responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit et ministre du Nord-du-Québec.

Enfin, une visite dans le Nord est prévue à court terme, dans le cadre d’un effort visant à consolider l’équipe en place et à renforcer les liens avec les élus locaux. Des échanges ont déjà eu lieu avec des représentants de la région, et une mobilisation rapide est annoncée pour amorcer les travaux sur le terrain.