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Minnie's Hope: un Centre pédiatrique social en pleine expansion

Hind Dekkar
Centre Minnie's Hope nouvelle maison
Publié le 6 février 2025 par Hind DekkarLe centre pédiatrique Minnie's Hope

Un nouveau chapitre s'ouvre pour soutenir la santé et le mieux être des jeunes Autochtones du Nord du Québec


 


Le centre pédiatrique social Minnie’s Hope a récemment franchi une étape importante en emménageant dans un nouveau bâtiment durable. Grâce aux dons de BMO Groupe Financier (3 M$) et de la Fondation Hewitt (2 M$), cette transformation illustre la résilience et l’innovation du village cri de Whapmagoostui et du village inuit de Kuujjuaraapik.



Un nouveau bâtiment adapté aux besoins des enfants 


Le docteur Johanne Morel, pédiatre et cofondatrice de Minnie’s Hope, revient sur l’importance de cette expansion :

 « L'objectif principal, c'est d'offrir aux enfants des deux communautés jumelles des services qui vont leur permettre de réaliser leur potentiel en dépit souvent de défis sociaux parfois importants, et de faire cela dans un contexte de sécurité culturelle le plus possible. On était au début dans une ancienne chapelle catholique, ce bâtiment est devenu inhabitable. La plus grande partie des fonds est allée à la construction d'un nouveau bâtiment tout à fait adapté aux besoins, le reste est mis sur des ressources humaines afin d'offrir de meilleurs services aux enfants. » 

Depuis sa fondation en 2014, Minnie’s Hope offre des soins pédiatriques globaux incluant des programmes thérapeutiques, sociaux et éducatifs, tous élaborés en collaboration avec les membres des communautés crie et inuite. Cette approche permet d’intégrer les valeurs et connaissances locales, faisant de Minnie’s Hope un modèle en matière de pédiatrie sociale au Canada. 

 

Une vision tournée vers l’avenir 


Le Dr Morel aspire à voir ce modèle se multiplier dans d’autres communautés : 

« On voulait qu'il y en ait plein d'autres centres comme Minnie’s Hope qui suivent dans les communautés cries et inuites. C'est vraiment une grosse initiative. C'est un énorme engagement de partir un centre comme celui-là, ça demande quelqu'un sur le terrain qui est prêt à s'y investir. On est prêt à les accompagner, mais on a besoin de personnes sur le terrain, dans les différentes communautés. Ces communautés sont accessibles en avion seulement. C'est vraiment isolé, ce n'est pas comme si on pouvait dire qu'on va accompagner les enfants de la communauté d'à côté. » 

 

L’importance de la sécurisation culturelle 


Au-delà des infrastructures, la sécurisation culturelle est un enjeu central pour le bien-être des jeunes autochtones du Nord du Québec. Dr Morel insiste sur l’importance d’adapter les soins à la réalité locale : 

« J'ai passé plusieurs années à me promener dans les villages du Nord, à offrir des soins médicaux, puis après mes semaines de travail dans le Nord, je me suis rendu compte que je n'ai pas compris grand-chose, parce que je comprenais mal les valeurs, puis ce ne sont pas juste les valeurs traditionnelles, le contexte social, et qu’il y avait des barrières entre les recommandations d'un médecin et la santé ainsi que le bien-être des enfants qu'on traite. C'est toute cette vision qu'il faut intégrer. Alors la sécurisation culturelle, c'est être à l'écoute, selon moi, des valeurs et ma contribution à Minnie’s Hope, c'est ma façon d'essayer de rendre ce qu'on m'a donné à cette époque là. Alors j'ai beaucoup d'admiration pour les populations autochtones et je souhaite administrer de longues années de succès. » 

Avec son nouveau bâtiment et son engagement indéfectible envers la jeunesse autochtone, le centre Minnie’s Hope continue de se positionner comme un acteur clé de la pédiatrie sociale au Canada.