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L’INM mobilise les acteurs du secteur minier pour penser les compétences de demain

Hind Dekkar
Travaux miniers
Publié le 24 septembre 2025 par Hind DekkarPhoto : Pexels


Le Centre des congrès de Rouyn-Noranda deviendra le 2 octobre 2025, le cœur battant du secteur minier québécois. À l’occasion de son 10e colloque annuel, l’Institut national des mines (INMQ) réunira plus de 200 participants autour d’un thème porteur : « La formation : moteur de l’expertise minière québécoise ». Ce rendez-vous, désormais incontournable, vise à renforcer les synergies entre industrie, éducation et gouvernement, dans un contexte de transition énergétique et de transformation technologique.

Une triple mission pour l’INMQ

Mme. Christine Duchesneau, présidente-directrice générale de l’INMQ, rappelle les trois objectifs fondamentaux du colloque : « Présenter nos travaux de recherche, offrir une tribune à nos partenaires pour partager leurs initiatives, et créer un moment de réflexion concertée autour des enjeux de formation minière. La concertation fait partie de notre ADN », affirme-t-elle.

L’Institut joue un rôle important en conseillant les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur afin d’aligner les cursus sur les besoins spécifiques du secteur, « notre mission est de garantir que les finissants soient compétents dès leur entrée sur le marché du travail, en phase avec les évolutions technologiques du secteur minier », ajoute Mme Duchesneau.

Dumont Nickel : un projet structurant pour la filière batterie

Le colloque s’ouvrira sur un déjeuner-conférence consacré au projet Dumont Nickel. Ce gisement, appelé à devenir l’un des plus importants au monde en nickel et cobalt, prévoit une production annuelle de 39 000 tonnes de nickel sur plus de 30 ans. Ce projet vise à soutenir la filière batterie québécoise, à contribuer à la transition énergétique et à générer plus de 500 emplois spécialisés.

De plus, la programmation du colloque mettra en lumière quatre conférences de haut niveau, abordant des thématiques pertinentes telles que :

  • L’adaptation aux nouvelles technologies
  • Le développement des compétences durables
  • L’intégration des jeunes dans les métiers miniers
  • La valorisation des savoirs autochtones

Ces présentations tendent à outiller les participants face aux transformations rapides du secteur et à favoriser une main-d’œuvre qualifiée, agile et inclusive.

Salles de contrôle : repenser les compétences

Depuis 2023, l’INMQ mène une étude approfondie sur les besoins de formation liés aux salles de contrôle, véritables centres névralgiques des opérations minières modernes. Marie Eva Andriantsara et Nicholas Théroux, conseillers à l’INMQ, dévoileront les premiers résultats de cette recherche collaborative, menée avec les entreprises et les établissements d’enseignement.

Par ailleurs, un panel animé par Karine Lacroix réunira six experts issus de l’industrie, de la formation professionnelle et du milieu universitaire pour discuter des conditions propices à un partenariat durable. Les échanges porteront notamment sur l’intégration des Premières Nations, la diplomation et les stratégies de développement des talents.

Développement durable et leadership minier

Lors du dîner-conférence, Christian Goulet, directeur des opérations chez Agnico Eagle, présentera les initiatives de l’entreprise en matière de développement durable. Relations avec les communautés, réduction de l’empreinte environnementale et efficacité énergétique seront au cœur de cette intervention, illustrant comment les principes de durabilité peuvent être intégrés dès la conception d’un projet minier.

Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts dressera quant à lui un bilan du Plan pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques. Jocelyn Douhéret, directeur des politiques minières, exposera les avancées réalisées en matière de recherche appliquée et de partenariats internationaux, positionnant le Québec comme un acteur clé dans ce domaine. La région de la Baie-James, riche en ressources et en savoirs autochtones, est appelée à jouer un rôle majeur dans cette stratégie, notamment par ses gisements de graphite et ses infrastructures énergétiques qui soutiennent l’électrification industrielle.

Enfin, un atelier de réflexion clôturera le colloque autour de quatre axes : les salles de contrôle, les minéraux critiques, les Premières Nations et Inuit, et l’employabilité. Réalisé en partenariat avec plusieurs organismes, cet atelier aspire à faire émerger des pistes concrètes pour adapter la formation aux réalités du terrain et aux défis des dix prochaines années, « nous allons nous interroger sur les compétences des travailleurs en 2035. C’est une étape essentielle pour orienter nos futurs travaux de recherche et bien conseiller le gouvernement du Québec », conclut Mme Duchesneau.