
Journée mondiale des enseignants : la Jamésie rappelle que l’avenir passe par ses professeurs

À l'occasion de la Journée mondiale des enseignantes et enseignants, le Syndicat de l’enseignement de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEJAT) s'associe à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) pour mettre en évidence l'engagement constant des enseignants québécois. Malgré les difficultés financières et le manque de personnel, les enseignants continuent de contribuer activement à la réussite des élèves.
Des solutions ignorées, pourtant disponibles
« Le gouvernement doit prendre en compte et mettre en œuvre les solutions suggérées par les enseignants afin d'améliorer leurs conditions de travail », affirme Marie-Millie Dessureault, vice-présidente du SEJAT. Parmi ces propositions, une mesure simple mais importante : revenir à deux bulletins scolaires par année. Cette recommandation, issue d'une vaste consultation menée par la FSE-CSQ, permettrait de libérer du temps pour l'enseignement et le renforcement des acquis, au lieu d'accélérer l'évaluation dès octobre.
« Nous sommes déjà en période d'évaluation alors que nous devrions privilégier l'établissement d'une relation entre l'enseignant et l'élève », regrette Mme Dessureault. Présentée au ministère de l'Éducation l'année dernière, cette solution n'a toujours pas été retenue, ce qui révèle un manque d'écoute institutionnelle envers les professionnels sur le terrain.
Des réalisations quotidiennes dans un contexte de pénurie
Face au manque de personnel qualifié, les enseignants de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Jamésie adaptent leurs pratiques. Le mentorat entre collègues, l'accompagnement des nouveaux enseignants et la mobilisation des ressources internes deviennent des outils essentiels pour maintenir la qualité de l'enseignement.
« Nos enseignants accomplissent de véritables miracles chaque jour », souligne Mme Dessureault. L'absence de personnel de soutien, comme les orthopédagogues et les éducatrices spécialisées, oblige les enseignants à compenser, souvent sans ressources supplémentaires. « Ils doivent en faire autant, mais avec moins », résume-t-elle.
Pour une reconnaissance du droit à la proposition pédagogique
Alors que les enseignants sont honorés, une question se pose : pourquoi ne pas reconnaître officiellement leur droit de faire des propositions pédagogiques ? Bien que des canaux de communication existent, comme des consultations et des rencontres avec le ministère, leur influence demeure variable. L'exemple de l'interdiction des téléphones cellulaires en classe, découlant d'une étude de la FSE-CSQ, montre que l'écoute est possible, mais qu'elle devrait être systématique, « les experts dans la classe, ce sont les enseignants, leurs suggestions méritent d'être prises en considération », insiste Mme Dessureault.
Depuis 1994, l'UNESCO célèbre chaque 5 octobre la Journée mondiale des enseignantes et enseignants, en collaboration avec l'Internationale de l'Éducation, dont la CSQ est un membre actif. Cette journée est l'occasion de rappeler que reconnaître les enseignants implique également de reconnaître leur expertise et leur rôle dans les réformes scolaires. « Bravo, merci d’être là. Vous faites vraiment une différence dans la vie de vos élèves. Continuez, ne lâchez pas votre excellent travail », conclut la vice-présidente du SEJAT.