
Interdiction du cellulaire en tout temps : une mesure qui divise le corps professoral à la Baie-James

Dès la rentrée de septembre 2025, les cellulaires seront bannis de tous les établissements primaires et secondaires du Québec, publics comme privés. Si la mesure suscite un large appui chez les enseignants de la région, elle soulève aussi de sérieuses inquiétudes quant à sa mise en œuvre.
Des préoccupations persistent malgré un fort appui
Depuis janvier 2024, les cellulaires étaient déjà proscrits en salle de classe, mais dès l’automne prochain, cette interdiction s’étendra à l’ensemble des terrains scolaires. Pour Cindy Lefebvre, présidente du Syndicat de l’enseignement de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEJAT), les enseignants voient un bénéfice à l'apprentissage en exploitant ces appareils numériques.
« Ce qu’ils [les professeurs] souhaitaient en fin de compte, c’était de pouvoir utiliser ces outils à des fins pédagogiques », avance la présidente du SEJAT, qui révèle également que 76 % des membres du SEJAT sont en faveur de la mesure. Mme Lefebvre déplore la rapidité de son implantation et craint que les enseignants soient relégués à un rôle de surveillance au détriment de leur mission éducative.
Un virage numérique à mieux encadrer
La présidente du SEJAT s’interroge aussi sur les conséquences à plus long terme de cette mesure sur l’enseignement par le numérique à l’école. « On pense que l’école est un bon endroit pour enseigner le numérique (…) et là s’il n’y a plus du tout de cellulaire en classe, c’est préoccupant. Il faudra procéder à des achats de flottes d’outils numériques », redoute Mme Lefebvre. Elle recommande de doter les établissements d’équipements adéquats et de ramener des locaux informatiques accessibles.
De plus, elle aurait souhaité une application graduelle de cette réforme, comme ce sera le cas pour l’instauration du vouvoiement obligatoire, prévue pour janvier 2026. Sur ce point, elle appelle à plus de souplesse : « Laissez-nous la latitude de gérer notre relation avec les élèves », martèle Cindy Lefebvre.