
Faune et sécurité routière dans le Nord-du-Québec : vigilance accrue sur les axes de migration

Dans le Nord-du-Québec, la cohabitation entre le réseau routier et la grande faune soulève des enjeux croissants de sécurité. Orignaux, ours, caribous et désormais cerfs de Virginie fréquentent de plus en plus les abords des routes, une tendance qui interpelle les autorités du ministère des Transports et de la Mobilité durable.
« Sur la période de 2021 à 2023, nous avons recensé 37 collisions impliquant la grande faune sur les routes du Nord », indique Nathalie Truchon, conseillère en communication à la direction générale Eeyou Istchee Baie-James. Ces chiffres regroupent les incidents avec orignaux, ours et caribous, sans distinction par espèce. Aucun accident n’a été enregistré avec le cerf de Virginie, mais sa présence croissante dans la région pourrait modifier les statistiques à l’avenir.
Face à ces risques, les infrastructures de prévention utilisées ailleurs au Québec, telles que les clôtures anti-cervidés ou les passages fauniques, ne sont pas déployées dans le Nord : « Ce ne sont pas des dispositifs adaptés à notre territoire », précise Mme Truchon. Avant toute implantation, le ministère procède à l’identification des zones problématiques, en s’appuyant sur les données d’accidents et les caractéristiques géographiques.
À défaut d’aménagements structurants, la stratégie repose sur des mesures plus légères mais ciblées : installation de panneaux de signalisation, notamment dans les secteurs à forte présence d’orignaux, et déboisement en bordure de route pour améliorer la visibilité, « c’est une mesure sur laquelle on mise de plus en plus sur le territoire d’Eeyou Istchee Baie-James », souligne-t-elle.
Par ailleurs, la collaboration avec les communautés autochtones, dont plusieurs sont situées à proximité des zones de chasse et de migration, constitue un volet important. Bien que les modalités précises de consultation ne soient pas détaillées, Mme Truchon affirme que « le ministère est en lien étroit avec les communautés autochtones, qui peuvent proposer des initiatives pour atténuer les risques ».
En matière de prévention, le ministère insiste sur la vigilance des conducteurs. Le respect des limites de vitesse, l’attention accrue à l’aube et au crépuscule, particulièrement en octobre et novembre, ainsi que la prudence dans les zones à visibilité réduite sont des recommandations clés. En cas de rencontre avec un animal sur la route, il est conseillé d’actionner les freins à plusieurs reprises pour alerter les véhicules suiveurs. Enfin, toute observation ou collision doit être signalée au 511.