
Deux écoles, deux réalités, une même mission : offrir un avenir meilleur aux élèves de la Baie-James

À la Baie-James, la rentrée scolaire n’est jamais seulement une question de manuels ou de cahiers. Derrière chaque classe, il y a des enjeux bien réels : recrutement d’enseignants, rétention du personnel, soutien aux élèves et attraction des familles. Malgré ces défis, les directions d’école gardent une énergie positive à l’aube de l’année scolaire 2025-2026.
Un environnement stable, accueillant et créatif
À Chibougamau, l’école primaire Vatican II, dirigée par Cynthia Larouche, entame l’année scolaire avec un personnel presque complet, seule une éducatrice spécialisée manquait encore à l’appel fin août.
Pour la directrice, l’accueil et le climat chaleureux des classes sont au cœur de ses objectifs. « La priorité pour la rentrée scolaire, c’est effectivement de mettre en place un climat accueillant, stimulant et sécurisant pour les élèves », explique-t-elle.

Afin de favoriser la rétention du personnel, le Centre de services scolaire de la Baie-James a aussi mis sur pied un comité qui propose des mesures pour le bien-être des employés. Cette stabilité permet de mieux orienter les efforts vers une réussite scolaire des élèves, et plus particulièrement en mathématiques.
« On planifie des rencontres pour trouver des stratégies gagnantes et pour améliorer notre taux de réussite en mathématiques », souligne Mme Larouche.
En parallèle, l’école mise sur une approche novatrice puisqu'un projet de classe en plein air dans une zone boisée derrière l’établissement est en réflexion et l’intégration poussée des nouvelles technologies se poursuit.
Toutefois, l'école primaire Vatican II se distingue véritablement par son identité artistique, avec des spectacles, des expositions et une forte présence des arts plastiques.
« Moi, ma couleur école, ce sont les Arts. On commence à travailler tôt sur le spectacle de Noël. L’art plastique est très vivant chez nous », conclut la directrice.
Créer un sentiment d'appartenance à la région
À Val-Paradis, l’école Beauvalois, dont Marco-Alexandre Kavanagh est à la tête, vit une tout autre réalité. Après un été marqué par l’incertitude liée aux coupes budgétaires, l’annonce d’une réduction de ces compressions a apporté un soulagement. « Pour nous, ça ne change pas, il va falloir quand même être prudent sur le côté budget, mais sinon on devrait être capable de fonctionner comme auparavant », nuance le directeur adjoint.
Contrairement à d'autres localités de la Baie-James, le recrutement y est facilité par la proximité des établissements collégiaux et universitaires en Abitibi-Témiscamingue.
Le Centre de services scolaire de la Baie-James mise également sur des vidéos promotionnelles pour attirer de nouveaux professionnels. Avec ses 45 élèves, l’école mise sur la proximité et une grande qualité de vie pour retenir ses enseignants.
« Je regarde à l’extérieur des grandes régions, où un employé peut faire jusqu’à 90 minutes de voiture par jour. Je pense que chez nous le ‘90 minutes’ peut se calculer en 90 secondes », illustre le directeur adjoint.

Le projet éducatif de l’école, encore en développement à ce jour, s’articule autour de la lutte contre l’intimidation et du programme de Soutien au comportement positif (SCP). Néanmoins, un défi majeur demeure : la baisse constante du nombre d’élèves.
« La clientèle est un petit peu à la baisse… Il va falloir qu’on s’attarde à ce qui fait que la clientèle baisse. Est-ce que les gens quittent vers les plus grands centres ? Est-ce qu’on a une offre suffisante ? » s’interroge M. Kavanagh.
Deux écoles, mais une même volonté
Que ce soit à Chibougamau ou à Val-Paradis, les directions et leurs équipes partagent une mission commune : offrir un milieu d’apprentissage où chaque élève se sent accueilli, soutenu et motivé.
M. Kavanagh souhaite « que les jeunes de son établissement puissent se sentir à l’aise, qu’ils puissent créer des relations entre eux et aussi un lien d’appartenance ». Et selon lui, « il ne faut pas oublier que l’école est un milieu de vie ».
De son côté, Mme Larouche se montre rassurante envers les familles : « On a très hâte d’accueillir les enfants, de les revoir donc pas d’inquiétude pour les parents ».
À travers les défis de recrutement, les incertitudes budgétaires ou encore la baisse de la clientèle, ces deux écoles de la Baie-James démontrent une forte résilience et une volonté imperturbable afin d’assurer un avenir meilleur aux jeunes de la région.