
Corridor du Nord canadien : un projet ferroviaire ambitieux qui soulève des inquiétudes à la Baie-James

Le projet de Corridor ferroviaire du Nord canadien, soutenu par l’Union des préfets du Saguenay—Lac-Saint-Jean et appuyé par plusieurs députés bloquistes depuis septembre 2025, suscite à la fois optimisme et prudence à la Baie-James. À terme, l'objectif serait de relier le nord de l’Ontario au port de Saguenay, permettant ainsi d’exporter plus facilement et plus rapidement le bois d’œuvre et les minéraux critiques vers les marchés européens.
Un projet porteur, mais des craintes subsistent
À travers la région, plusieurs voix s’élèvent, notamment celles de Chapais et de Lebel-sur-Quévillon, deux municipalités directement concernées par le tracé envisagé. Le maire Guy Lafrenière reconnaît le potentiel économique du projet, mais il rappelle que le développement doit se faire sans impacter les activités locales.
« L’idée de la voie ferrée est une très bonne idée. J’y trouve par contre une petite inquiétude : il faut penser aussi au Club de motoneige, qui utilise la partie où était la voie ferrée avant », souligne-t-il.
Pour le maire de Lebel-sur-Quévillon, cela constitue une réelle préoccupation puisque les sentiers de motoneige sont un facteur d'attractivité à la fois touristique et social pour la région, alors qu'ils se situent justement en partie sur le tracé.
Un projet tant audacieux que controversé qui pourrait donc menacer les retombées économiques pour la municipalité, où vivent 2200 âmes, notamment en période hivernale pour les organismes communautaires locaux comme le Club de motoneige de Lebel-sur-Quévillon.
Un comité de travail pour représenter la région
En dépit de l’importance stratégique du projet à l'échelle régionale, Lebel-sur-Quévillon assure n'avoir pas encore été conviée aux discussions décisives, déplore M. Lafrenière. Un comité de travail, créé au cours des dernières semaines à la Baie-James, étudie également la faisabilité et la rentabilité du corridor ferroviaire tout en veillant à défendre les intérêts régionaux.
« Marie-Claude Brousseau, directrice générale de l’Administration régionale Baie-James, et moi-même avons été nommés au sein du "Comité 113" pour parler de la route 113 et de la voie ferrée entre Lebel-sur-Quévillon et Chapais », précise le maire Guy Lafrenière.
Malgré quelques incertitudes persistantes, le maire de Lebel-sur-Quévillon demeure convaincu que le Corridor du Nord canadien pourrait représenter un levier économique majeur pour la Baie-James. Effectivement, certaines entreprises comme Chantiers Chibougamau et Barrette-Chapais pourraient aussi utiliser le rail pour le transport de leurs matériaux, limitant la pression sur les axes routiers et réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées au transport lourd.