
Un tournant pour la transition énergétique : le CFPBJ lance une formation novatrice en mécanique d’engins hybrides et électriques

Le Centre de formation professionnelle de la Baie-James (CFPBJ) franchit une étape historique en devenant le premier établissement au Québec à offrir une attestation d’études professionnelles (AEP) en Mécanique d’engins de chantier hybrides et électriques (MECHE). Cette initiative s’inscrit dans la volonté provinciale d’accélérer la transition énergétique et de soutenir les grands projets de décarbonation du gouvernement du Québec.
Une formation répondant aux besoins de l’industrie
Selon Sonia Caron, directrice du CFPBJ, l’origine du programme remonte à 2020, lorsque les besoins en formation ont été identifiés principalement par le secteur minier, déjà en avance sur l’intégration des équipements hybrides et électriques dans ses opérations. « Ce projet est sur la table et on y travaille depuis cinq ans. Nous avons rédigé ce programme en collaboration avec toute l’industrie minière, mais aussi forestière et de la construction, afin de déterminer les compétences essentielles pour les mécaniciens qui supporteront la transition énergétique », explique-t-elle. Aujourd’hui, intervenir sur ces équipements nécessite à la fois un mécanicien et un électricien, ce qui peut compliquer les opérations en contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le programme MECHE vise à former des mécaniciens spécialisés en électrification, capables de travailler en autonomie et de garantir un soutien efficace à la transition énergétique.
Grâce à une subvention de 498 190 $ octroyée dans le cadre du Programme de formation de courte durée, le CFPBJ accueille une première cohorte de 16 élèves, qui débutera le 14 avril 2025 à Chibougamau. Ce programme de 600 heures s’adresse aux mécaniciens expérimentés et met l’accent sur les compétences liées à la haute tension et à la sécurité des batteries, dont certaines peuvent dépasser 800 volts.
« L’idée est de nous assurer que ces nouveaux mécaniciens appliquent l’ensemble des mesures de sécurité nécessaires pour intervenir sur ces équipements de façon sécuritaire », précise Sonia Caron.
Une collaboration stratégique
Ce programme structurant est le fruit d’une collaboration entre le CFPBJ et plusieurs partenaires industriels, dont CSMO Mines, Agnico Eagle Mines, ACE Services Mécaniques, Epiroc Canada et MacLean Engineering. Cette alliance a nécessité un investissement de plus de 5,5 millions de dollars sur cinq ans, confirmant l’importance du projet pour le développement des technologies propres dans les secteurs minier et forestier. « Cette nouvelle formation nous positionne comme une référence au Québec et même au Canada en matière de MECHE », affirme fièrement Sonia Caron, soulignant l’impact du programme sur le Nord-du-Québec et son rôle dans la transition énergétique nationale.
Une initiative saluée par les partenaires
Les entreprises du secteur minier et les équipementiers qui ont contribué à l’élaboration du programme attendent avec impatience la mise en œuvre de cette formation.
« Les entreprises attendaient ce programme depuis longtemps. Nous avons intégré des compétences acquises en Europe, où la décarbonation et l’électrification des engins de chantier sont plus avancées. Cela nous permettra de soutenir la transition énergétique au Québec », explique Sonia Caron.
Avec 75 % des formations destinées au secteur minier et 25 % au secteur forestier, le programme du CFPBJ pourrait jouer un rôle clé dans l’adoption des technologies hybrides et électriques sur les grands chantiers québécois.
Grâce à cette initiative, le CFPBJ renforce le développement des compétences essentielles à la transformation énergétique du Québec et contribue activement à la modernisation du secteur. « Même si nous sommes une petite région, nous prouvons que nous pouvons changer le cours des choses et innover en matière de formation professionnelle », conclut Sonia Caron.