
Préserver les espaces naturels de la région : des actions concrètes contre les dépôts illégaux

Dans les forêts du Nord du Québec, de nombreux endroits magnifiques sont abîmés par des dépôtoirs clandestins : vieux pneus, électroménagers, carcasses de voiture….etc. Ces déchets polluent la nature, empoisonnent le sol et menacent les animaux.
Pour lutter contre ce problème, l’organisme FaunENord, soutenu par la Société du Plan Nord, mène une grande campagne de nettoyage et de sensibilisation autour de Chibougamau et Chapais. Avec l’aide du groupe Une chaudière à la fois, des bénévoles retirent des tonnes de déchets chaque année.

Mais malgré ces efforts, certains sites redeviennent rapidement des dépotoirs. Comme le souligne Ophélie Lerdu, personne en charge de projet chez FaunENord : « On a l’impression que tout ce qu’on enlève revient l’année suivante. »
Des gestes illégaux… et évitables
Selon FaunENord, une partie du problème vient d’un manque de conscience environnementale. Plusieurs personnes croient à tort que déposer des déchets dans une clairière éloignée n’a pas d’impact, surtout si ce n’est pas près d’un lac ou d’une rivière. Pourtant, les matériaux laissés sur place peuvent mettre des dizaines d’années à se décomposer, voire jamais s’ils sont toxiques ou non biodégradables. Ophélie Lerdu, rappelle que des alternatives existent : l’écocentre de Chibougamau accepte gratuitement jusqu’à 500 kg de déchets résidentiels, sans besoin de rendez-vous. Accessible, ouvert toute l’année, il offre une solution simple et responsable… encore trop peu utilisée. De plus les habitants de Chapais et Chibougamau ont même accès à un service de récupération de voitures usagées par l’entreprise Recyclage UNGAVA, avec compensation financière.
L’art comme levier d’impact
Pour toucher un public plus large et créer un choc visuel, FaunENord a lancé un concours artistique. Les citoyens sont invités à créer des œuvres à partir de matériaux recyclés ou récupérés. Ces créations seront exposées à la bibliothèque de Chibougamau à la fin du mois d’août. Les œuvres seront accompagnées de photographies prises sur le terrain, notamment par Karl Tardif Noël, d’Une chaudière à la fois. Ces images, souvent saisissantes, montrent l’étendue du problème. L’idée : faire parler les déchets pour éveiller les consciences.
Limites et défis à relever
En dépit du bon fonctionnement apparent de la campagne à Chibougamau et Chapais, son expansion à d’autres villes de la Baie-James est freinée. Le manque de subventions, de main-d'œuvre et de ressources logistiques empêche de couvrir davantage de territoire. Ophélie Lerdu explique qu’il faut souvent charger les déchets, les transporter parfois sur des dizaines de kilomètres, les trier à l’écocentre, etc. Quand il n’y a que deux personnes sur le terrain, cela demande un effort considérable.
Appel à la participation citoyenne
FaunENord souhaite encourager une plus grande participation de la population :
- En signalant les sites pollués
- En participant aux opérations de nettoyage
- En partageant des idées pour prévenir les dépotoirs
L'organisme veut aller plus loin que les simples nettoyages, ce dernier cherche à provoquer une prise de conscience collective, où chacun comprend que préserver la nature commence par ses propres gestes. Dans une région aussi belle que le Nord québécois, la protection de l’environnement est un devoir partagé.