
Mocktails et vigilance : la recette des fêtes réussies

À l’approche des célébrations de fin d’année, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) rappelle que la conduite avec les facultés affaiblies demeure l’une des principales causes d’accidents mortels sur les routes. Selon les données de l’organisme, un tiers des décès routiers et 15 % des blessés graves sont liés à l’alcool.
« Un décès sera toujours un décès de trop », insiste Geneviève Perron, porte-parole de la SAAQ. Elle souligne que malgré une amélioration au cours des dernières années, la vigilance reste essentielle, particulièrement durant les fêtes où les occasions de consommer de l’alcool se multiplient.
La SAAQ rappelle aux automobilistes qu’il existe différentes solutions pour rentrer en toute sécurité. Il est possible de dormir sur place chez l’hôte, de recourir aux services de taxi, au transport en commun ou encore à l’Opération Nez Rouge, qui reprend ses activités dans plusieurs régions du Québec. Une autre option consiste à planifier à l’avance un conducteur désigné.
À ces conseils s’ajoutent les précautions liées aux conditions hivernales : déneiger son véhicule, adapter sa conduite aux routes glissantes et rester concentré malgré la fatigue, le stress ou la distraction des enfants à l’arrière.
Un défi particulier au Nord-du-Québec
Dans les régions éloignées, comme la Baie-James, les risques sont amplifiés. Les données révèlent que 50 % des conducteurs décédés dans le Nord-du-Québec avaient de l’alcool dans le sang, contre 34 % dans le reste de la province.
Les longues distances, les routes peu éclairées et les trajets inhabituels exigent une concentration totale. « Conduire, c’est une tâche complexe. On a besoin de toute notre tête », rappelle la porte-parole.
La mixologie au service de la prévention
Pour Raphaël Nadeau, mixologue et propriétaire de l’entreprise Heureux Mélange, la prévention passe aussi par le plaisir. « Quand on nomme un chauffeur désigné, il ne doit pas être mis à l’écart. Les mocktails permettent de l’inclure dans la fête », explique-t-il.
Les alternatives sans alcool se multiplient au Québec : bières de microbrasseries, cocktails revisités, spiritueux sans alcool. « On n’a plus de compromis à faire », ajoute M. Nadeau, qui propose plusieurs recettes festives :
- Gin tonic sans alcool : Gin sans alcool, tonique, baies de genévrier, agrémenté de canneberges ou bleuets.
- Amaretto Sour “Mère Noël” : Amaretto sans alcool, jus de citron, jus de pomme local.
- Spritz à la grenade et à l’argousier : une version sans alcool de l’Aperol Spritz, rehaussée de fruits du terroir.
Transformer la culture de la fête
Au-delà des recettes, les deux intervenants insistent sur la nécessité de changer les habitudes collectives. « On prévoit notre retour à la maison au même titre qu’on prévoit le repas ou les cadeaux », insiste Mme Perron. De son côté, Nadeau estime que la qualité des produits sans alcool contribue à cette évolution : « Servir un premier cocktail sans alcool, c’est partir le bal autrement. La convivialité reste intacte, mais la sécurité est assurée. »
La période des fêtes est synonyme de joie et de rassemblements, mais elle exige aussi une responsabilité partagée. Entre les campagnes de sensibilisation de la SAAQ et les initiatives créatives de mixologues comme Raphaël Nadeau, une nouvelle culture de la fête se dessine, celle où plaisir et prudence trinquent ensemble.




