
Matagami : entre résilience et renouveau, une ville en quête de vitalité économique

Située au cœur de la Jamésie, Matagami, autrefois un pilier de l'industrie minière et forestière, traverse une période de défis économiques. Affichant un indice de vitalité économique de 1,0917, un revenu médian de 52 700 CAD et un taux de travailleurs de 79,1 %, la ville a connu toutefois une décroissance démographique, comme en témoigne un TAAM (taux annuel d'accroissement migratoire) négatif de -7,2 %.
Cette dernière se classe au quatrième rang dans la région, derrière Chibougamau, Eeyou Istchee Baie-James et Lebel-sur-Quévillon. Cependant, les récents arrêts temporaires de ses principales industries soulèvent des questions sur son avenir économique. Malgré ces perturbations, la population de Matagami reste relativement stable, avec 1 394 habitants.
Un passé minier et forestier, un avenir à construire
Historiquement une ville minière, Matagami se retrouve aujourd’hui sans exploitation active, bien que son potentiel demeure intact. Le directeur général, monsieur Daniel Cliche, souligne que « le camp minier de Matagami, réputé mondialement, recèle encore de riches ressources en métaux de base et précieux. L’arrivée de la minière Nuvau Minerals, qui explore pour de nouveaux gisements notamment, d’or, ravive l'espoir d'un rebond économique durable. »
Face aux défis liés à l'arrêt temporaire de sa scierie, Chantiers Chibougamau et aux retards dans le secteur minier, Matagami mise sur plusieurs initiatives pour maintenir sa vitalité. L’établissement de la navette aérienne reliant Matagami à la mine Éléonore a permis à des familles de rester dans la région. Parallèlement, le développement de la Cour de transbordement, qui soutient la filiale lithium, positionne la ville comme un carrefour stratégique entre le Nord et le Sud pour le transport ferroviaire et routier. Ces projets visent à équilibrer le fardeau fiscal tout en préservant les services essentiels.
Un effort de rationalisation
La situation économique fragile de la ville a engendré une diminution des revenus d'environ 20 % au cours des dernières années. Pour M. Cliche, « maintenir les services et la qualité de vie des résidents requiert des efforts considérables en matière de gestion et de résilience. Malgré tout, une stabilisation démographique a été observée, signe encourageant pour l'avenir. »
L’avenir de Matagami repose aussi sur une collaboration étroite avec les secteurs forestier et minier voisins. Le lien entre la scierie, l’usine de pâte de Lebel-sur-Quévillon et les produits de bois d’ingénierie, exempts de tarifs, incarne un modèle d’interdépendance régionale prometteur.
Matagami, bien que confrontée à des défis économiques majeurs, démontre une résilience remarquable. Avec des initiatives stratégiques et une vision à long terme, la ville pourrait retrouver sa vitalité économique et redevenir un acteur clé dans le Nord-du-Québec. Cependant, la route vers la reprise nécessitera un soutien continu des différents acteurs gouvernementaux et des investisseurs.