Dans un communiqué publié le 20 décembre 2024, la communauté crie de Chisasibi et l’Association locale des trappeurs cris ont annoncé une limitation de la chasse au caribou en territoire cri pour l’hiver 2025. Cette mesure vise à préserver les troupeaux en déclin, dont l’état de santé et la taille préoccupent les autorités locales et les experts en faune.

Une décision pour protéger les populations de caribous

Vincent Brodeur, biologiste auprès de la direction de la gestion de la faune du Nord-du-Québec affiliée au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs, reconnaît l’engagement du gouvernement du Québec dans le suivi de ces populations.

«Le gouvernement du Québec, et ses partenaires en recherche, a développé beaucoup de connaissances sur l’état des populations. On fait des suivis annuels sur la structure de cette population, incluant le taux de mortalité, mais aussi des inventaires pour le dénombrement.» assure Vincent Brodeur.

Un déclin alarmant des effectifs

Alors que la population de caribous dans la région dépassait le million d’individus dans les années 1990 et 2000, elle peine aujourd’hui à atteindre quelques milliers de bêtes. Selon Vincent Brodeur, la situation est critique, notamment pour le troupeau de la rivière aux Feuilles, dont la population a chuté de 11 % depuis cette période.

La prédation est certainement une cause de mortalité importante pour le caribou migrateur, mais la récolte aussi. Dans notre pouvoir de contrôle, nous avons le fait de limiter la mortalité par la chasse, ce qui passe par la sensibilisation des usagers.

Un enjeu vital pour les communautés cries

Pour les Cris, le caribou est une ressource essentielle, tant sur le plan alimentaire qu’économique. Une baisse continue de la population pourrait compromettre l’économie de subsistance de ces communautés et accentuer la dépendance à d’autres sources alimentaires, selon le biologiste.

En limitant la chasse, les autorités espèrent freiner le déclin des troupeaux, tout en sensibilisant les chasseurs à une gestion durable de cette espèce emblématique du Nord québécois.