
Les défis des éducatrices du Nord-du-Québec au cœur du 6e congrès de la FIPEQ-CSQ

Le 6e congrès triennal de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), tenu à Mont-Tremblant, a mis en lumière les réalités particulières vécues par les travailleuses du Nord-du-Québec. En marge des célébrations du 40e anniversaire de la fédération, la rencontre a surtout été l’occasion de souligner les enjeux criants auxquels font face les intervenantes œuvrant dans les régions éloignées.
La présidente de la FIPEQ-CSQ, Anne-Marie Bellerose, a tenu à reconnaître « le travail admirable de celles qui, dans des contextes logistiques et sociaux complexes, poursuivent leur engagement envers les tout-petits ». Dans certaines localités du Nord, l’accès à l’eau potable ou à la formation professionnelle demeure un défi majeur. Pour se qualifier, de nombreuses éducatrices doivent quitter leur milieu et « changer complètement d’environnement », a-t-elle souligné, ce qui implique des bouleversements culturels importants.
Conditions de travail et préoccupations syndicales
Les conditions de travail dans le Nord-du-Québec se distinguent par l’éloignement des services et l’isolement géographique. Ces contraintes s’ajoutent à des préoccupations partagées à l’échelle provinciale, comme la violence en milieu éducatif ou l’impact des décisions gouvernementales sur le réseau des services de garde. La FIPEQ-CSQ entend faire entendre la voix de ses membres, où qu’elles se trouvent. « À chaque occasion que nous aurons avec le gouvernement, nous allons rappeler l’importance d’intervenir, même pour nos membres du Nord », a assuré Mme Bellerose. Elle insiste sur la nécessité de faire valoir ces réalités lors des consultations publiques ou dans les échanges avec les décideurs.
La transition scolaire comme priorité syndicale
Parmi les nouvelles orientations adoptées, la fédération s’engage à mieux documenter les réalités du Nord, notamment en ce qui concerne la transition scolaire. Cet enjeu, central pour tous les enfants du Québec, prend une dimension particulière dans le Nord, où la collaboration avec d’autres acteurs du réseau éducatif est jugée essentielle. La présence du président de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) au congrès a permis un échange riche sur ces questions.
La présidente de la FIPEQ-CSQ a appelé la population à faire preuve de reconnaissance envers les éducatrices, précisant qu’un simple « merci » peut avoir un effet positif. Elle a également souligné la présence de centres de la petite enfance dans le Nord, souvent méconnus, et rappelé l’importance de les valoriser.
La tenue du congrès a également permis de revenir sur les avancées syndicales des dernières décennies. Dans un contexte de négociations à venir, la fédération se dit déterminée à poursuivre ses revendications pour une reconnaissance pleine et entière du rôle fondamental des intervenantes, partout au Québec.