
Impasse dans les négociations à la Commission scolaire Kativik: les syndicats dénoncent une négociation non conforme aux règles de bonne foi

La frustration monte dans le Nord québécois. Après 28 mois de pourparlers infructueux, l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) ont déposé une plainte pour négociation de mauvaise foi au Tribunal administratif du travail. Cette plainte cible la Commission scolaire Kativik (CSK), son comité patronal et le ministère de l’Éducation.
Le président de l’AENQ, Larry Imbeault, souligne un refus apparent de négocier avec transparence et efficacité de la part de la CSK. Selon lui, ce statu quo compromet directement l'éducation des élèves Inuit et crie, déjà confrontés à des problèmes structurels comme la rareté du personnel enseignant qualifié. Les syndicats alertent sur une pénurie qui risque de s’aggraver, les salaires des enseignants n'ayant pas été mis à jour depuis 2023, contrairement à d'autres secteurs publics ayant obtenu des augmentations.

Au-delà des salaires, d'autres demandes restent sans réponse. M. Imbeault, appelle à des mesures concrètes pour soutenir les enseignants, notamment des primes attractives et des solutions pour améliorer les conditions de travail dans ces régions éloignées. Il met également en lumière des enjeux graves tels que l’accès à l’eau potable et la gestion des violences en classe. Ces problèmes, souligne-t-il, affectent le bien-être et les performances scolaires des élèves.
Une question de justice et d’équité
Les syndicats invoquent l'article 53 du Code du travail, qui exige des négociations menées « avec diligence et bonne foi ». Pour eux, les actions de la partie patronale contreviennent à cet impératif légal. « Nous espérons que le tribunal agira rapidement », déclare Larry Imbeault. Il espère qu'une audience permettra de contraindre la CSK à revenir à la table des négociations et à répondre enfin aux attentes légitimes des enseignants.
Malgré plus de 40 jours de négociation et quatre séquences de grève, les progrès restent quasi inexistants. Ce conflit met en lumière des enjeux qui dépassent les simples conditions de travail. Il s'agit de l'avenir d'élèves et de familles qui dépendent d'un système éducatif stable et fonctionnel. À ce stade, tout repose sur la décision du Tribunal administratif du travail. Mais la patience des enseignants, des parents et des élèves s'effrite à mesure que le temps passe.