
Crise à Puvirnituq : le gouvernement du Québec intervient face à la pénurie d’eau sans précédent

Depuis la mi-mars, la communauté de Puvirnituq, au Nunavik, fait face à une importante pénurie d’eau causée par le gel de la conduite principale. La situation s’est aggravée avec l’incendie du 17 mai dernier, forçant les autorités à déclarer l’état d’urgence et à mettre en place un large dispositif pour venir en aide à la population locale.
Une canalisation gelée à l’origine de la crise majeure
Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, est revenu sur cette crise au micro de l’Aurore Info. Il précise que l’origine du problème n’est pas un manque d’eau dans la communauté, mais bien le gel de la conduite principale d’acheminement.
« C’était un printemps très particulier à Puvirnituq (…) Il n’a pas manqué d’eau dans la communauté. Le problème, c’est que la conduite principale a gelé, ce qui a causé tout le problème qu’on connaît aujourd’hui », a-t-il indiqué.
La coupure d’eau a paralysé plusieurs services essentiels, notamment dans les établissements scolaires et de santé. Le déclenchement de l’état d’urgence, le 17 mai, à la suite d’un incendie, a marqué un point critique dans cette crise déjà préoccupante.
Un pont aérien quotidien pour répondre à l’urgence
Face à l’ampleur de la situation, le gouvernement du Québec a mobilisé des ressources exceptionnelles. Plus de 100 000 litres d’eau potable ont été transportés par avion jusqu’à Puvirnituq, via un pont aérien établi à raison de deux vols par jour.
« Il y a de cela environ dix jours, le gouvernement du Québec est venu en aide à Puvirnituq, au gouvernement régional Kativik, en envoyant plus de 100 000 litres d’eau par avion », a rappelé le ministre.
Avec l’implication de villages voisins, de compagnies de construction et de travailleurs du réseau de la santé, une conduite de dérivation temporaire a également été installée pour rétablir un certain niveau d’alimentation en eau vers l’usine de filtration du village.
Des discussions en cours pour établir les causes
M. Lafrenière affirme avoir convenu avec les représentants de l’ARK (Administration régionale Kativik) et de la Société Makivik d’examiner en profondeur les causes de cet incident pour éviter qu’il ne se reproduise à l'avenir.
Malgré ces mesures temporaires, le ministre insiste sur le fait que l'accès à l’eau potable dans les communautés éloignées reste un enjeu prioritaire pour le gouvernement. Enfin, Ian Lafrenière souligne que plus de 800 millions de dollars sont investis chaque année dans l’administration générale au Nunavik, dont 150 millions spécifiquement dédiés à la gestion de l’eau.