
Budget bonifié pour la lutte contre la TBE au Nord-du-Québec

L’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) continue de sévir au Québec, entraînant une intensification des efforts de protection forestière. Avec un budget bonifié par le gouvernement provincial, le Nord-du-Québec bénéficie cette année d’une enveloppe permettant la poursuite des pulvérisations d’insecticide biologique afin de limiter les ravages de cet insecte.
Les relevés aériens effectués en 2024 ont révélé des dommages s’étendant sur plus de 14,3 millions d’hectares, une superficie record depuis le début de l’épidémie. Si certaines régions comme le Saguenay−Lac-Saint-Jean ou l’Abitibi-Témiscamingue figurent parmi les plus touchées, le Nord-du-Québec est également concerné.
Afin de lutter contre la prolifération de la TBE, la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) procédera, comme chaque année, à des pulvérisations aériennes ciblées. L’objectif ? Préserver au moins 50 % du feuillage annuel des essences vulnérables telles que le sapin baumier et l’épinette blanche.
Un soutien financier renforcé
Le budget 2025-2026, présenté le 25 mars dernier par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, madame Maïté Blanchette Vézina, prévoit une enveloppe totale de 60,2 M$, dont 17,8 M$ spécifiquement dédiés à l’année en cours. Cette somme vient compléter les efforts déjà entrepris pour ralentir l’épidémie, qui suit un cycle naturel de résurgence tous les 30 à 35 ans. Parmi les mesures mises en place, en plus des arrosages, figurent la récolte préventive des forêts vulnérables, l’utilisation de traitements sylvicoles adaptés et la récupération de bois affecté.
Des enjeux spécifiques au Nord-du-Québec
Bien que le Nord-du-Québec soit moins touché que certaines autres régions, les 15 000 hectares concernés témoignent de l’avancée de l’épidémie vers des territoires forestiers éloignés. La préservation de ces vastes espaces est essentielle non seulement pour l’équilibre écologique, mais aussi pour les communautés locales qui dépendent de l’industrie forestière. Selon Mme Blanchette Vézina :
« Comme on le constate, l’épidémie de TBE se poursuit au Québec, et notre gouvernement continue d’investir pour lutter contre celle-ci. La bonification du budget alloué aux arrosages aériens annoncée en mars dernier permettra d’augmenter et d’optimiser régionalement nos interventions. »
Le Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Btk), utilisé pour les pulvérisations, reste le moyen privilégié pour contrôler la TBE. Homologué par Santé Canada, cet insecticide biologique est jugé sans risque pour la santé humaine, la faune et la flore. Alors que les interventions se poursuivent, les autorités espèrent que ces efforts permettront de limiter les pertes et de maintenir la résilience des forêts québécoises face à cette épidémie cyclique.