Entrée en vigueur des nouveaux tarifs douaniers américains : un défi pour l'industrie forestière

L'instauration de droits de douane de 25 % par les États-Unis sur le bois d'œuvre canadien suscite une vive inquiétude. Ces mesures, appliquées à une industrie déjà sous pression, risquent d'avoir des répercussions significatives, tant sur les entreprises concernées que sur les communautés qui en dépendent. Chantiers Chibougamau, acteur clé dans la région de la Baie-James, illustre parfaitement les enjeux de cette situation.

Une entreprise au cœur de l'innovation et du développement régional

Fondée en 1961, Chantiers Chibougamau est un important acteur économique de la région. Reconnue pour ses produits innovants, notamment les structures en bois lamellé-croisé, cette entreprise familiale est un moteur de développement pour le Nord québécois. Avec plus de 1 500 employés, elle constitue l’un des principaux employeurs de la région et contribue à l’économie locale à travers une chaîne de valeur bien développée qui inclut la foresterie, la transformation et la commercialisation.

Cependant, les nouveaux tarifs changent profondément les règles du jeu. En raison de la proximité géographique et de la demande croissante pour les produits de construction écologiques, le marché américain représente une part significative des exportations de Chantiers Chibougamau. L’augmentation des coûts rend cette position difficile à maintenir, menaçant les perspectives à court et à long terme de l’entreprise.

Dans une région comme la Baie-James, où les opportunités économiques sont limitées, les activités de Chantiers Chibougamau sont essentielles à la vitalité sociale. L’entreprise soutient directement des familles, mais son influence s’étend également aux commerces locaux, aux sous-traitants et aux initiatives communautaires. Si les exportations chutent, les répercussions économiques pourraient inclure des suppressions d’emplois et une diminution des investissements dans les infrastructures locales. Par ailleurs, l’industrie forestière représente une part significative de l’identité et de l’histoire de la région. Une crise prolongée pourrait entraîner une migration de la main-d'œuvre, exacerbant des défis déjà existants.

Une crise qui appelle des solutions concertées

Face à cette situation, plusieurs pistes sont évoquées pour atténuer l’impact des tarifs.

Frédéric Verreault, vice-présidents aux affaires pour Chantiers Chibougamau, a déclaré : "Depuis la fin du mois de janvier, on s'est activé de façon très serrée auprès de nos clients pour les informer que les prix établis à ce jour n'incluaient pas les nouveaux tarifs. Par la suite nous avons effectué un travail de fond avec chacun de nos clients américains, pour chacune de nos gammes de produits, qu’il s'agisse de matériaux de construction, de pâte kraft ou de bois d'œuvre. Il y a une chose qui est certaine, Chantier Chibougamau ne vendra pas à perte avec une réduction de nos revenus qui serait le résultat de ces nouveaux tarifs douaniers."

Chantiers Chibougamau pourrait chercher à diversifier ses marchés en renforçant ses exportations vers l’Europe et l’Asie, deux régions où les produits en bois durable gagnent en popularité. Toutefois, cette transition nécessiterait des investissements importants en logistique et en marketing.

Par ailleurs, cette situation met en lumière la nécessité de renforcer les relations économiques avec d'autres pays pour limiter la dépendance aux États-Unis.