
Des roches vieilles de plus de 4,1 milliards d’années découvertes au Nunavik

Une découverte majeure confirmée par un groupe de chercheurs franco-canadiens
Le 26 juin dernier, un groupe de six chercheurs franco-canadiens a confirmé la présence des plus anciennes roches connues sur Terre dans le Nord-du-Québec, plus précisément au Nunavik.
Ces formations géologiques pourraient ainsi dater de plus de 4,16 milliards d’années, une révélation qui suscite admiration et questionnement au cœur de la communauté scientifique mondiale.
Des méthodes de datation sophistiquées pour résoudre un débat scientifique complexe
Comme l’explique Jonathan O’Neil, professeur agrégé au département des sciences de la Terre et de l'environnement à l’Université d’Ottawa, l’objectif principal de cette étude était de lever le voile sur l’âge exact de ces roches, encore sujet à controverse.
« On sait qu’elles sont très vieilles, mais ont-elles 3,8 milliards d’années ou bien 4,3 milliards d’années ? Cela ferait d’elles les seules roches formées pendant l’Hadéen », précise M. O’Neil.
Contrairement aux méthodes plus traditionnelles utilisant l’uranium ou le carbone-14, les chercheurs ont ici eu recours à des chronomètres géologiques basés sur des isotopes comme le samarium et le néodyme.
« On a utilisé d’autres chronomètres, le samarium et le néodyme, qui sont en fait deux chronomètres en un, parce que deux isotopes du samarium se désintègrent en deux isotopes avec des vitesses différentes », ajoute-t-il.
Une étude pour mieux connaître la Terre et ses conditions de vie
Ces échantillons, prélevés en 2017 à environ 35 km au sud d’Inukjuak, proviennent de la Ceinture de roches vertes de Nuvvuagittuq, un secteur étudié intensivement depuis le milieu des années 2000. Pour l’équipe de recherche, ces roches sont comparables à des « livres » renfermant la mémoire géologique de notre planète.
Jonathan O’Neil affirme également que ces roches « enregistrent les conditions de température et de pression » ou encore la potentielle présence d’eau, permettant ainsi de mieux comprendre l’évolution de la Terre et la formation de la vie.